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    Quels films sur les Jeux Olympiques regarder ?

    Le coup d’envoi des Jeux Olympiques 2024 à Paris va bientôt être donné et c’est le bon moment pour s’intéresser à cet événement dans l’un de nos médias préférés : le cinéma ! Bien sûr, vous pouvez regarder le tournoi à la télé ou sur HBO Max. Mais si vous voulez rester dans l’ambiance lors d’une séance ciné dans votre salon, quels films, ayant pour thématique les Jeux Olympiques, valent le coup d’être vus ? Parce qu’étonnamment, il n’y a pas eu tant de longs-métrages sur le sujet et nous avons galéré pour établir une sélection plus ou moins exhaustive. Pour le coup, nous ne nous sommes pas arrêtés qu’aux jeux d’été, mais aussi aux Jeux d’hiver ainsi qu’à quelques bonus. Allez, c’est parti : Citius, Altius, Fortius – Communiter ! Et si cela ne vous plaît pas, n’oubliez pas que l’important, c’est de participer !


    Jeux Olympiques d’été

    Les Chariots de feu d’Hugh Hudson (1981)

    Si Les Chariots de feu est connu surtout pour la légendaire musique de Vangelis, il est peut-être intéressant de redécouvrir ce film sur le parcours de deux coureurs, Eric Liddell et Harold Abrahams qui les mènera jusqu’aux Jeux Olympiques de 1924 à Paris. En plus de la fameuse scène de l’entraînement sur la plage, le film vaut vraiment le coup pour la plupart de ses scènes de courses, la plus mythique du film étant sûrement celle organisée dans la Grande Cours du Trinity College de Cambridge où le tour doit être fait avant la fin des douze coups de midi ! Fun fact : pour ceux qui l’ont manqué, on vous invite aussi à découvrir l’hommage fait au film lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques 2012 à Londres où l’on retrouve Mr. Bean, claviériste dans l’orchestre qui joue la musique de Vangelis, rêvant d’exploits olympiques…

    Munich de Steven Spielberg (2005)

    En 2005, Steven Spielberg raconte l’histoire de la prise d’otages meurtrière d’athlètes israéliens par un groupe terroriste palestinien lors des Jeux Olympiques de 1972 à Munich et les représailles entamées ensuite par l’État israélien. Entouré d’un casting international, le film avait mieux fonctionné dans le monde qu’aux USA. Au vu de l’actualité 20 ans après, on pourrait douter du film, mais c’est mal connaître Steven Spielberg, qui oriente surtout son film sur le terrorisme et le fait qu’il ne naît pas de nulle part. Le film est d’ailleurs, à l’époque, salué par les autorités palestiniennes et critiqué massivement par les autorités israéliennes. C’est aussi une critique de la politique américaine après les attentats du 11 septembre comme le montre la dernière scène du film, en plein New York, la caméra finissant sur les tours du World Trade Center.

    L’as des as de Gérard Oury (1982)

    Gérard Oury, déjà réalisateur de La Grande Vadrouille, revient à la Seconde Guerre mondiale 20 ans plus tard avec L’As des as. Ou plus précisément à ses prémices, en situant son film d’aventures sur fond de boxe lors des Jeux Olympiques de 1936 à Berlin, marquée par la grosse propagande de l’Allemagne nazie. Si c’est parfois un peu lourdingue, on ne peut qu’apprécier le grand spectacle proposé et la présence d’un Jean-Paul Belmondo au sommet de sa gloire en héros de films d’action. Fun fact : Danièle Thompson, co-scénariste et fille du réalisateur, a déclaré à propos du film : « Si l’on ne déteste pas le paradoxe, on peut affirmer que l’As des as raconte une histoire vraie, à ce détail près que tout a été inventé ! »

    La Couleur de la victoire de Stephen Hopkins

    Peut-être le moins connu de la liste, il n’a pas vraiment été exploité au cinéma dans nos contrées. Ce film raconte la célèbre histoire de Jesse Owens, l’athlète afro-américain qui a battu tous les parfaits aryens célébrés par l’Allemagne nazie et dont les Jeux Olympiques qu’elle organisait auraient dû être l’étendard. Le film, malgré son classicisme, a le mérite de mettre en images cette histoire. Par rapport à la polémique selon laquelle Adolf Hitler aurait refusé de serrer la main de Jesse Owens après ses victoires, l’athlète a déclaré que les journalistes ont profité du fait qu’Hitler était l’ennemi numéro 1 pour faire du dictateur le symbole du racisme alors que le sprinteur met plutôt en avant le snobisme qu’il a vécu de la part de son propre président, Franklin D. Roosevelt, qui ne l’a jamais félicité, et les ségrégations raciales toujours en vigueur aux États-Unis à cette époque.

    Les Fous du stade de Claude Zidi (1972)

    Pour finir ce top 5, parlons du film le plus barré de la liste : Les Fous du stade, le troisième film avec Les Charlots, ce groupe de chanteurs-comédiens qui ont écrasé les années 70 de leurs multiples succès. Comme souvent dans leurs films, on retrouve Gérard, Phil, Jean et Jean-Guy, quatre branquignols qui se sortent de toutes les galères grâce à leur innocence, leur imagination et leur débrouillardise. Après avoir égratigné l’armée dans leur précédent film, ils vont maintenant se retrouver un peu par hasard à participer aux Jeux Olympiques et à gagner plein de médailles. Si vous n’avez pas des yeux d’enfants ou que vous n’êtes pas fans des frasques des Charlots, ce film va peut-être vous rebuter. Mais c’est peut-être le seul film qui reprend autant de disciplines différentes des Jeux Olympiques !

    Si vous n’en avez pas assez, on peut aussi vous conseiller de jeter un oeil à Jappeloup, film français où Guillaume Canet incarne le cavalier Pierre Durand qui, après l’échec aux Jeux Olympiques de 1984 à Los Angeles, tente avec son cheval Jappeloup de revenir plus fort lors des Jeux Olympiques de 1988 à Séoul. On peut aussi aller faire un tour du côté américain : Le Cas de Richard Jewell de Clint Eastwood raconte l’histoire de cet agent de sécurité qui a déjoué un attentat lors des Jeux Olympiques de 1996 à Atlanta avec d’être suspecté à tort par le FBI d’être aussi un terroriste ; Invincible d’Angelina Jolie qui suit la survie lors de la Seconde Guerre mondiale de l’athlète olympique Louis Zamperini ; Foxcatcher racontant l’histoire des frères Schultz, médaillés olympiques en lutte, et de l’équipe Foxcatcher entraînée par le fortuné et excentrique John Du Pont. On peut aussi citer Les Nageuses, sorti en 2022 sur Netflix et racontant le destin des sœurs Mardini, Yusra et Sarah qui ont fui la guerre en Syrie et ont utilisé dans leur périple leurs compétences en natation avant de participer aux Jeux Olympiques de 2016 à Rio de Janeiro.


    Jeux Olympiques d’hiver

    Rasta Rockett de John Turteltaub (1993)

    Comment ne pas évoquer ce film culte quand on parle des Jeux Olympiques ? C’est ce film qui nous a poussés à parler aussi des Jeux Olympiques d’hiver dans cet article ! Le film raconte l’idée farfelue d’un sprinteur jamaïcain après son échec aux qualifications pour les Jeux Olympiques de 1988 à Séoul, de monter une équipe de bobsleigh pour les Jeux Olympiques d’hiver à Calgary. Dans la grande tradition qui dit que la réalité dépasse toujours la fiction, Rasta Rockett est basée sur une histoire vraie ! Suite à la volonté de deux hommes d’affaire qui ont eu l’idée en voyant des compétitions de push car (sorte de caisses à savons) populaires en Jamaïque, une équipe composée de militaires a réellement participé à ses jeux et lors de la dernière course du film, ce sont les véritables images de cette équipe qui sont montrées. Hey Sanka, t’es mort ? Yeah man !

    Eddie the Eagle de Dexter Fletcher (2016)

    L’histoire dingue d’Eddie Edwards a déjà été abordée par le magazine, que ça soit à la sortie du film Eddie the Eagle ou lors de la représentation théâtrale de Vole, Eddie, Vole ! au Festival OFF d’Avignon. Ce jeune homme, un peu trop gros et hypermétrope, n’arrivant pas à se qualifier aux Jeux Olympiques de 1984 à Sarajevo, décide de tenter le saut à ski, discipline où aucun Anglais ne participe, pour aller aux Jeux Olympiques de 1988 de Calgary (comme dans Rasta Rockett !). Comme les Jamaïcains, ce loser magnifique sera plébiscité par le public et attirera les faveurs de la presse. Dans la réalité, Eddie Edwards fut aussi l’inspirateur de la règle Eddie the Eagle qui permet au comité olympique de limiter la participation des sportifs amateurs aux jeux et n’arrivera jamais à se requalifier aux éditions suivantes malgré ses multiples tentatives.

    Moi, Tonya de Craig Gillespie (2017)

    Ce faux documentaire raconte la véritable histoire de Tonya Harding, patineuse américaine impliquée dans l’agression de Nancy Kerrigan, sa concurrente, avant les Jeux Olympiques d’hiver de 1994 à Lillehammer (Norvège). Si le film a vécu quelques polémiques quant au traitement de l’histoire, tout le monde s’est accordé pour saluer la réalisation originale et l’interprétation des comédiennes, toutes deux nommées aux Oscars. Et l’histoire était déjà écrite à l’avance, car si Tonya a fini 8ème et Nancy 2ème aux Jeux, Margot Robbie qui joue Tonya n’a pas gagné le prix de la meilleure actrice alors que Allison Janney, qui joue Nancy, a obtenu le prix du meilleur second rôle féminin.

    Miracle de Gavin O’Connor (2004)

    Ça a beau être un film Disney qui montre la supériorité du courage américain sur la froideur soviétique, on ne peut pas gâcher notre plaisir pour un film de sport américain tant ils excellent dans ce type de film. Et puis l’entraîneur est interprété par Kurt Russell, l’ancienne star des films d’action des années 80 et 90 ! Le film raconte l’épopée de l’équipe américaine de hockey sur glace lors des Jeux Olympiques de 1980 à domicile, à Lake Placid. À l’époque, les Soviétiques dominent totalement ce sport et quand les Américains les rencontrent en phase finale, il leur a fallu un miracle pour les battre avant d’aller conquérir la médaille d’or. OK, on spoile ! Mais franchement, dans ce genre de films, vous aviez vraiment un doute sur l’issue finale ?

    Good Luck Algeria de Farid Bentoumi (2015)

    Finissons ce top 5 avec un film francophone ! Good Luck Algeria raconte l’histoire de Samir, fabricants de skis de fond qui voit l’entreprise qu’il a créée avec son ami Stéphane, être au bord de la faillite suite à la défection du champion suédois qui devait représenter la marque. Stéphane encourage alors Samir à reprendre le ski de fond et de défendre la marque en participant aux Jeux Olympiques d’hiver sous les couleurs de l’Algérie, le pays de son père. Évidemment, comme la plupart des films de sport, c’est basé sur une histoire vraie : celle du propre frère du réalisateur, Noureddine Maurice Bentoumi.


    Bonus

    Les Crevettes pailletées de Cédric Le Gallo (2019)

    Ces fameuses crevettes, c’est le sobriquet d’une équipe gay de water-polo que doit entraîner Mathias Le Goff, vice-champion du monde de natation après avoir tenu des propos homophobes lors d’une interview. Son objectif ? Leur permettre d’aller au Gay Games en Croatie ! Bien qu’il soit considéré comme parfois un poil trop caricatural, le film a eu un bon succès auprès du grand public et des associations LGBTQIA+. Cette comédie réussie a eu droit à une suite en 2022, La Revanche des crevettes pailletées où la participation aux Gay Games suivants à Tokyo sert de prétexte à un film très différent qui aborde plutôt l’homophobie en Russie où l’équipe a dû faire une escale forcée.

    Chacun pour tous de Vianney Lebasque (2018)

    Si ce film n’a pas été un franc succès (même s’il reste un feel-good movie plus que correct), il a le mérite d’aborder le sujet des Jeux Paralympiques et la triche qui a été commise par l’Espagne lors des Jeux de 2000 à Sidney. La fédération espagnole a intégré à l’équipe nationale de basket des joueurs n’étant pas atteints d’un handicap mental. Suite à ce scandale, le comité olympique a empêché la participation des athlètes avec une déficience mentale, pointant la difficulté de juger cet handicap, jusqu’aux Jeux de Londres en 2012. Avec cette adaptation française, le film a inspiré le film Campeones de Javier Fesser qui a lui aussi inspiré un remake américain, Champions de Bobby Farrelly avec Woody Harrelson. Mais ces deux films se concentrent sur l’entraînement au basket et les réussites de personnes atteintes d’un handicap mental et non sur la possible tricherie afin d’aller aux Jeux Paralympiques.

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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