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    Programmation en acier à l’Alcatraz Festival

    Comme l’année passée, le Suricate a décidé d’user un peu plus ses vieilles combat shoes à Courtrai, pour prendre sa dose annuelle de Métal lors de l’Alcatraz Festival.

    Le petit frère du Graspop continue à séduire un public de fidèles : de taille bien plus humaine, il permet aux amateurs de musique forte de profiter d’une affiche de qualité dans un cadre et une atmosphère de qualité.

     

     

    Etant friands de Heavy et de Trash Métal, nous avons jeté notre dévolu sur la journée du samedi, dont le programme ne pouvait qu’allécher les amateurs de ces deux genres. Nous ne parlerons donc pas des prestations de pointures présentes le vendredi et dimanche comme Ghost, Krokus, Amon Amarth ou encore  Trivium, Paradise Lost et Korn.  Variété et qualité étaient bien les maîtres mots de ce weekend

    Samedi matin, nous arrivons pile  au moment où le premier groupe, Rage, pénètre sur scène. Le trio, grand habitué des festivals, réveille directement les quelques fans déjà présents avec son classique Don’t you fear the winter. Leur show, un heavy symphonique et très énergique séduit l’assemblée. Le groupe quitte la scène avec une version à rallonge de son hymne Higher than the Sky.

    Leur succédant sur la Main Stage, le trio Irlandais de Sweet Savage nous propose une petite dose de Heavy/Hard Rock à l’ancienne. Le talent du guitariste ne suffit malheureusement pas à combler certains creux lors de cette prestation qui ne restera pas inoubliable, malgré toute la volonté du chanteur Ray Haller.

    Nettement plus dynamique, ce sont les fous furieux de Death Angel qui arrivent ensuite sur scène. Grands habitués du festival, les Américains enchainent classiques et nouveautés, passant de Ultra-Violence à Fathers of Lies, et nous assommant définitivement avec l’enchainement final Kill as One – The Morth. Le groupe de Rob Cavestany nous a livré une véritable démonstration de technique et de violence.

     

     

    La séquence émotion du jour est la prestation de Last in Line, groupe comprenant différents musiciens officiant avec Dio avant la mort de celui-ci.  Last in Line n’est pas qu’un simple cover band (ils nous proposeront d’ailleurs quelques morceaux originaux), et nous le démontre pendant 45 trop courtes minutes. C’est bien simple, hormis forcément la voix du chanteur, nous avons  littéralement l’impression d’écouter les versions originales de l’œuvre de Ronnie James Dio. Il faut dire qu’avec des musiciens de talent, emmenés par Vinny Appice et Vivian Campbell, nous n’en attendions pas moins. Le groupe rendra un hommage non pas à Dio, mais bien à Jimmy Bain, décédé il y a un peu plus d’un an.

    Etre totalement objectif quand on parle de musique est impossible, et il m’est donc difficile de l’être en parlant du groupe suivant : Iced (mother fucking) Earth, la bande de Jon Schaffer. Littéralement aux anges pendant une petite heure, votre serviteur a pris son pied sur une setlist, partagée entre titres récents, et hymnes principalement issues de The Dark Saga et Something Wicked This Way Comes.  Si le groupe nous détruit la nuque sur Pure Evil, Vengeance is Mine, My Own Savior ou encore Dystopia, il nous émeut aux larmes sur I Died for You et Watching Over Me qui clôture leur show de la plus émouvante des manières. Merci Jon et merci Stu, qui possède définitivement les qualités requises pour officier avec brio dans Iced Earth.

     

     

    Ayant à peine le temps de souffler, une nouvelle tornade s’abat sur Courtrai avec Testament. Tout comme leurs frères Death Angel, Chuck Billy et ses amis nous envoient une leçon de thrash.

     

     

    Ne reniant pas ses habituels classiques, le groupe ose surtout prendre des risques en consacrant une bonne partie de son set à des nouveautés (4 titres du Brotherhood of the Snake) et raretés (Low de l’album du même nom).  Inutile de vous décrire le comportement de la fosse sur des titres comme Over The Wall ou Into the Pit.

    Notre prochaine étape fut sans doute la plus particulière de la soirée, avec la prestation de Venom. Le légendaire plus ou moins fondateur du Black Sabbath possède pas mal de défauts : gros son gras  et peu précis en live, compositions pas toujours exaltantes, attitude parfois Kitch. Malgré tout cela, voir Venom en live est une expérience finalement fort intéressante. Il se dégage en effet une atmosphère assez indescriptible qui au-delà du côté musical,  s’avère assez envoutante en grande partie grâce au maitre de Cérémonie Cronos. Même les titres du dernier Opus From the Very Dephts passent bien l’expérience du live.

     

     

    Nous nous dirigeons ensuite vers The Swamp, l’autre scène de l’Alcatraz. Car oui, il y a bien dorénavant deux scènes. Si nos gouts personnels, nous ont fait camper devant la Mainstage, les amateurs de Stoner et Métal Extrême ont pu prendre leur pieds sur les prestations de King Hiss, Monkey3, High on Fire, Brant Bjork et Sleep.  Ayant assisté à une partie du set de Obituary, nous avons pu constater que les maitres du Death Metal old school et bien gras n’ont rien perdu de leur talent.

     

     

    En tête d’affiche du Swamp, Abbath et son comparse King nous ont apporté  leur Black Metal glacé. Mal desservi par un son assez moyen au début de set, Abbath a quand même livré une solide prestation. Interprétant en début de set des titres tirés de son dernier album, ainsi qu’une cover d’un de ses autres projets «  I », Abbath a ensuite consacré la quasi-totalité du reste du show à nous rappeler au bon souvenir d’Immortal.  Les amateurs des dernières années du groupe Norvégien n’auront pu qu’apprécier les nombreux titres interprétés, notamment le trio Tyrants / In My Kingdom Cold * One by One issu du Sons of Northern Darkness. Un bon show, mais durant lequel  il a manqué cette petite touche qui transforme un concert en expérience magique.

    Retour sur la Mainstage pour la tête d’affiche du jour : les légendaires Saxon. Bill Byford  et son groupe ne sont pas des hôtes rares dans nos contrées, mais permettent à chaque passage aux amateurs de la NWOBHM de chantonner à tue-tête leurs plus grands succès.  Le Show de ce samedi n’est donc pas bien différent de ce que l’on a déjà vécu de l’expérience Saxon avant. En 17 morceaux, le groupe nous fait redécouvrir pas moins de dix albums différents, à chaque fois bien introduit par un  Bill Byford en maitre historien du groupe. Une prestation convaincante sans être époustouflante, mais qui clôture à merveille une bien belle journée, au bilan final bien plus positif que la météo du jour.

     

     

    L’Alcatraz est décidemment un superbe festival, auquel nous rendrons visite plus que probablement à nouveau l’année prochaine. Nous espérons juste qu’il ne soit pas atteint du syndrome Graspop, et qu’il restera ce festival Métal à taille humaine mais à l’affiche divine.

    Julien Sterckx
    Julien Sterckx
    Mais tu dis Que le bonheur est irréductible Et je dis Et il dit Que ton espoir n´est pas si désespéré A condition d´analyser Que l´absolu ne doit pas être Annihiler Par l´illusoire précarité De nos amours Destitué(e)s Et vice et versa

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