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    Le producteur Alain Boyaci nous parle de STOMP

    Nous sommes allés à la rencontre d’Alain Boyaci, le producteur du célèbre spectacle STOMP qui a fêté ses 25 bougies. Une longévité remarquable, car il n’existe que trois spectacles dans le monde à avoir passé ce cap. Le spectacle revient en Belgique en novembre et nous étions donc curieux d’en savoir plus sur ces représentations au Forum de Liège et au Cirque Royal de Bruxelles.

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    Monsieur Boyaci, Stomp existe maintenant depuis plus de 25 ans. Pourriez-vous nous parler de la façon de faire évoluer ce spectacle pour le faire perdurer aussi longtemps ?

    En fait, Luke Cresswell et Steve McNicholas – qui en sont les créateurs – font évoluer le show toutes les semaines. Il y a une trame de base, mais aussi des moments qui sont plus voués à l’improvisation et dans lesquels les artistes peuvent développer leur propre personnalité. Parfois, il y a de jolis accidents que l’on retient pour les réutiliser plus tard. Parfois, les stompeurs vont travailler une idée. Mais ce ne sera jamais fait de façon totalement délibérée dans le but d’avoir un résultat, car sinon, ce ne serait pas ressenti. Donc, il arrive qu’on retravaille le spectacle parce que les acteurs ont eu une idée qu’ils aimeraient développer, etc..

    Il y a donc une constante évolution. Et c’est aussi une des raisons qui fait que Stomp ne se démode pas contrairement à beaucoup d’autres. Il y a toujours cette créativité presque quotidienne qui fait avancer le spectacle et le rend si unique.

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    Cette créativité est d’autant plus impressionnante du fait qu’il existe plusieurs troupes qui jouent Stomp…

    En effet, il y a pas moins de quatre représentations par jour de Stomp dans le monde. Il y en a une à Londres, une à New-York, une autre en tournée à New-York et enfin, une en tournée dans le monde. On peut aussi en compter une cinquième pour des cas exceptionnels.

    Il faut huit artistes sur scène. Pour avoir ces huit artistes, on en prévoit douze qui se répartiront les représentations sur la tournée, car c’est très fatigant à jouer. Si l’on multiplie cela par quatre, ça fait quarante-huit personnes. Et tout ce monde qui joue tous les jours, cela génère beaucoup de nouvelles idées.

    Il faut avoir certaines aptitudes pour pouvoir jouer dans ce spectacle. Nous supposons que vous avez dû recruter de très bons batteurs !?

    Et bien paradoxalement, ce ne sont pas les meilleurs batteurs qui font les meilleurs stompeurs. Parce que si l’on analyse le spectacle, Stomp, ce n’est pas que du rythme. C’est un spectacle qui demande d’autres aptitudes comme un certain sens de l’humour, le fait de savoir bouger, etc.

    Bien entendu, il faut avoir le sens du rythme au départ. Mais chacun occupe une place bien précise selon la particularité qu’il a et que l’on peut développer d’après son rôle dans le spectacle. Ce qui compte, c’est que chacun ait sa place et que l’ensemble forme une harmonie. C’est aussi une des raisons pour lesquelles Stomp a souvent été imité mais jamais égalé. Ce que les gens qui veulent imiter ne comprennent pas, c’est que, bien entendu, il y a du rythme, mais chacun répond à l’autre en apportant une note (basse ou aiguë) pour former une harmonie.

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    Stomp passera donc par le Cirque Royal et le Forum de Liège. Nous supposons que la configuration de la salle joue un certain rôle dans le spectacle ?

    Oui, elle est primordiale en fait. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on choisit les salles dans lesquelles se produit le spectacle. A chaque fois qu’on a une proposition pour jouer quelque part, on va visiter la salle pour voir si elle rentre dans le cadre nécessaire pour que le spectacle se fasse dans de bonnes conditions. Il ne faut pas une trop grande salle, parce qu’il y a certains instruments qui n’ont pas la même puissance sonore que d’autres. Et donc, il faut une certaine proximité entre les artistes et le public pour que l’ensemble soit suffisamment audible.

    Et donc, lorsqu’on nous a proposé de faire jouer le spectacle dans ces deux salles en Belgique, nous sommes allés les visiter et on a tout de suite apprécié les deux lieux. Le Forum de Liège, c’est un théâtre à l’italienne superbe et la disposition du Cirque Royal fait qu’il convient aussi parfaitement au spectacle.

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    Comme vous le disiez, c’est un spectacle qui a été joué dans le monde entier. Mais comme chacun sait, chaque public est différent. Pourriez-vous nous dire la manière dont les différents publics ont accueilli Stomp ?

    Alors, il y a une base sur laquelle tous les publics réagissent de la même manière. Et cela est dû à une chose très simple, c’est que les percutions sont le premier mode de communication que l’homme a créé. Et donc, tout le monde est réceptif à cela. Simplement, quand ils sont venus en France pour la première fois en 1996, on leur a proposé d’inclure plus d’humour dans le spectacle s’ils le souhaitaient, parce qu’on savait que le public francophone en général adorait cela. Si l’on n’est pas dans la salle, on pourrait d’ailleurs croire qu’il s’agit d’un humoriste qui est en train de jouer tellement les gens rient. Mais Stomp n’est pas que cela, c’est aussi un mélange de poésie et de spectaculaire. C’est un spectacle tout public dans lequel tout le monde s’y retrouve.

    Le monde de la musique a aussi été très enthousiaste lors de l’arrivée du spectacle. Il y eut ainsi Quincy Jones qui demanda à la troupe de faire un spectacle spécialement pour la cérémonie des Oscars en 1996. Il y eut aussi la venue de Manu Katché par exemple qui resta mémorable. Au début, l’équipe était très impressionnée par la venue de ce dieu de la batterie. Après le spectacle, c’était lui qui n’en revenait pas du talent de ces artistes incroyables.

    Il y a aussi le fait que beaucoup de gens disent que le spectacle est addictif. C’est-à-dire que les gens l’apprécient tellement, qu’ils ont envie de revenir.

    Ne manquez donc pas les représentations de Stomp les 22 et 23 novembre au Forum de Liège ainsi que du 25 au 27 novembre au Cirque Royal à Bruxelles.

     

    Christophe Pauly
    Christophe Pauly
    Journaliste et photographe du Suricate Magazine

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