Vous étiez nombreux, très nombreux à l’attendre : le nouvel album de The Prodigy, The Day is my Enemy, est enfin dans les bacs. 6ème album du groupe, sorti 6 ans après le controversé Invaders Must Die, ce n’est pas Satan mais un inquiétant renard qui vous accueille sur la pochette du disque. Prêt à vous exploser les tympans et vous déhancher frénétiquement ? 14 titres survitaminés vous attendent pour vous aider dans votre tâche.
Car le Prodigy qui nous a fait danser, triper, hurler dans les années 90 est de retour, plus en forme que jamais. Dans ces 14 titres, il y a du tout bon, du bon et du parfois un peu moins bon, mais la ou les Britanniques ont frappé fort, c’est qu’il n’y a rien de dispensable, quasi pas de remplissage inutile. Chaque morceau a sa réelle identité, son ambiance, que l’on aime ou pas.
Le style indéfinissable du groupe, que l’on a qualifié de post punk sous acide, d’électronique, de breakbeat hardcore ou encore de big beat, fait à nouveau des merveilles. Se taper tout l’album d’une traite est à la fois un plaisir mais aussi une épreuve. Ceux qui aiment savent, The Prodigy c’est un trip complètement barré qui secoue vos quelques neurones encore vivants.
Que ce soit Nasty, Rebel Radio ou Ibiza, nos tympans en prennent pour leur grade. Mais loin de n’être que du bruit inutile, ces différents morceaux regorgent de sonorités hypnotiques, pouvant débarquer à n’importe quel moment et repoussant au loin les limites de votre trip auditif. Rok-Weiler et Wall of Death s’avèrent un peu moins intéressants musicalement, mais encore plus violents et speedés, ce qui plaira sûrement aux adeptes des pistes de danse
Mais sur The Day is My Enemy, le groupe a aussi su baisser le tempo et proposer quelques titres intrigants particulièrement réussis. On pense ici entre autre au titre éponyme et à son ambiance particulièrement malsaine ainsi que et surtout au superbe Beyond the Deathray complètement transcendant. Dans la même idée, le très pesant Invisible Sun est également une belle réussite
Wild Frontier, le 3ème single issu de l’album nous a particulièrement charmés. Avec ses sonorités spatiales, mélangées à un son du style jeu vidéo rétro années 90, le titre tape bien là où il faut.
Encore une fois, The Prodigy ne laissera personne indifférent. Auditeurs et critiques le trouveront génial, tripant sublimes ou au contraire totalement fouillis et débilisant. A vous de juger mais ce qui est clair, c’est que si vous adoriez ou détestiez Prodigy avant cet album, votre avis ne changera pas d’un iota et sera même encore plus radical qu’avant.
Prodigy signe donc un très bon album, dans leur style qui leur est si propre. Oui il a fallu attendre six ans, mais vu le résultat, on ne regrette pas. L’histoire nous dira si l’album aura le même impact qu’un Music for the Jilted Generation ou un Fat of the Land, nous pensons au Suricate qu’il en a le potentiel musicalement, mais est-ce que ça sera suffisant ?