Predestination
de Michael et Peter Spierig
Science-Fiction, Thriller
Avec Ethan Hawke, Sarah Snook, Noah Taylor, Christopher Kirby, Madeleine West
Sorti en DVD/Blu-Ray le 10 décembre 2014
À une époque plus ou moins contemporaine, un agent temporel est envoyé dans le passé afin de mettre anticipativement un terme aux agissements d’un meurtrier aussi volatile qu’efficace appelé Le Plastiqueur pétillant.
Après avoir explosé les zombies dans Undead et après avoir exploité les vampires dans le succès commercial Daybreakers, les frères Spierig restent dans la science-fiction en nous offrant un film spacio-temporel intitulé Predestination. Basé sur la nouvelle de Robert A. Heinlein, « All you Zombies », ce long métrage australien sorti chez nous en direct-to-dvd avait de quoi intriguer, qui plus est lorsque Ethan Hawke y tient la tête d’affiche.
Dans Predestination, pas question de zombies ou de vampires, mais place à la science-fiction pure, un sujet qui brûle les doigts à tout cinéaste audacieux : le voyage spacio-temporel. Mais voilà, n’est pas George Pal (La machine à explorer le temps), James Cameron (Terminator) ou encore Steven Spielberg (Minority Report) qui veut. Un pari osé, mais très délicat qui s’avère être au final une semi-réussite.
Raconter l’histoire de Predestination n’aurait aucun intérêt tant elle est complexe et sans en dévoiler toute l’intrigue. De fait, même le maigre synopsis imprimé au verso de la pochette dvd en dit trop. Et c’est justement là que le bât blesse.
Et pour cause, tout au long du film, on sent que le scénario avance en équilibre. D’un côté, il y a la crainte de trop en dire et de casser le suspense, et de l’autre, la peur viscérale de tomber dans un récit mièvre voire mielleux à la Code Quantum.
Pour éviter ces désagréments, les deux réalisateurs australiens ont alors choisi de nous proposer des scènes en huis-clos. Ces dernières sont longues et riches en dialogues, flash-backs et voix off. De plus, les personnages secondaires ne sont pas légion pour conforter davantage la bulle narrative dans laquelle les scénaristes ont enfermé les deux protagonistes du récit.
Pourtant, malgré tous ces artifices, le pot-aux-roses s’esquisse relativement vite dans l’esprit du spectateur. En cause, une histoire trop fermée où le spectateur a l’impression de jouer au Cluedo avec seulement deux pions. Dès lors, le jeu devient évident et le film y perd tout son intérêt.
En résumé, Predestination souffre d’une histoire trop maigre et sise en vase clos. Néanmoins rehaussé par la présence d’Ethan Hawke, ce film ravira les moins pointilleux et les plus distraits d’entre nous.