auteur : Philip Kerr
éditions : Le Masque
date de sortie : janvier 2014
Bernie Gunther est un électron libre de la police berlinoise à qui l’on confie la mission de bousculer tous les gros bonnets de la SS. Le récit se déroule en 1942 et mène ce flic impertinent jusqu’à Prague où il sera chargé d’enquêter sur un meurtre au sein même des membres de la SS, du moins il pense pouvoir enquêter… .
Tout débute à Berlin où Bernie tente d’oublier les horreurs dont il a été le témoin, et parfois même le chef d’orchestre, sur le front de l’est. Il oscille inlassablement entre dépression et pulsions suicidaires. Il tente d’effectuer tranquillement son boulot de flic, enquêtant sur l’un ou l’autre crime. La mort d’un travailleur étranger va le mener jusqu’à un autre meurtre, lui-même relié à une tentative de viol sur la personne d’Ariane Tauber. C’est à ce moment que les ennuis commencent pour Bernie qui se fait appeller par le Reichsprotektor de Bohême-Moravie, Reinhard Heydrich, à Prague. Sous l’aspect d’un joyeux week-end entre compères dans un château de campagne, ces quelques jours passés dans un des quartiers généraux de l’idéologie nazie vont se transformer en investigation et interrogatoire général suite à la mort plus que suspecte d’un membre du personnel. Réquisitionné pour cet esprit indépendant et incontrôlable, Bernie va laisser transparaitre son aversion pour cette idéologie et les actions commises par le régime. Bousculant toutes les hiérarchies et menant ses interrogatoires de manière plus qu’effrontée, ce curieux va fourrer son nez partout jusqu’à découvrir le pot-aux-roses qu’il ne pourra révéler.
Ce nouvel opus (Prague Fatale) dépeignant les aventures de Bernie Gunther nous permet d’appréhender l’univers du parti et des officiers SS. Philip Kerr décrit avec précision l’atmosphère régnant à Berlin lors de la guerre. Cette histoire, vécue par un allemand nous transpose de l’autre côté en proposant un autre point de vue sur la guerre 40-45. Il est intéressant de suivre ce personnage à travers une ville également dévastée et dans un quotidien détruit par le nazisme. Le style est rebondissant et ne manque pas de donner un rythme effréné aux dialogues. L’auteur rend Bernie d’autant plus attachant que ses paroles sont piquantes et virulentes envers ses concitoyens allemands.