« Pourquoi notre cerveau a inventé le bien et le mal », le sens moral en question

Titre : Pourquoi notre cerveau a inventé le bien et le mal
Auteur : Stéphane Debove
Editions : Alpha
Date de parution : 22 mai 2024
Genre : Essai

Dans son ouvrage Pourquoi notre cerveau a inventé le bien et le mal, le psychologue et biologiste de l’évolution Stéphane Debove explore le sujet de la morale à travers le temps, l’espace et les disciplines.

Il s’intéresse à l’idée selon laquelle les jugements moraux peuvent avoir des bases biologiques, et être compris comme le produit d’une capacité cognitive évoluée par sélection naturelle. Il approfondit l’hypothèse d’un sens moral universel, et d’un possible pré-câblage du cerveau humain à la naissance, pour émettre des jugements moraux. Pour autant, l’environnement de l’humain ou de l’humaine en question influencerait aussi la construction dudit sens moral.

L’auteur présente plusieurs hypothèses de recherche qui coexistent actuellement dans la littérature scientifique. Ainsi nous familiarisons-nous avec une approche naturaliste, une approche culturaliste ou encore une approche rationaliste de la morale. L’altruisme est tantôt comportemental, tantôt psychologique, tantôt biologique. Le sens moral est aussi décrit comme un algorithme en compétition avec d’autres, parfois beaucoup plus égoïstes. Pourtant si la morale est coûteuse en temps, en énergie ou en argent, elle apporterait divers bénéfices cachés et à long terme.

Stéphane Debove se prête à un exercice de vulgarisation scientifique important, à la fois des résultats de sa recherche et en même temps du processus de recherche lui-même, nous permettant ainsi d’accéder à une vision plurielle de la morale. Même les animaux et les extra-terrestres sont convoqués dans la démonstration.

L’un des objectifs du livre est de trouver un juste milieu entre différentes perspectives sur le sujet. Il insiste sur l’influence de divers éléments comme les croyances, le contexte, les motivations et les informations dont dispose une personne donnée, sur ce que l’on a tendance à réduire à ses « valeurs morales ».

Si la matière reste dense, l’ouvrage est ludique. L’auteur s’adresse directement à ses lecteurs et lectrices, en leur donnant régulièrement des exercices pratiques à réaliser. Il est aussi pédagogique et propose ainsi des résumés de « ce qu’il faut retenir » à la fin de chaque chapitre. La démonstration mobilise des illustrations tantôt simples et amusantes, tantôt complexes et déroutantes, mais toujours imagées et intrigantes.