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    Pour sa 42ème édition, le festival Anima reprend sa place à Flagey

    Après deux années perturbées par le covid, Anima nous régale avec une formule « à l’ancienne », c’est-à-dire dans le respect des mesures sanitaires mais entièrement en présentiel et sans aucune restriction. Pour marquer le coup, c’est survolté que ce rendez-vous de l’animation revient sur les écrans de Flagey, du 17 au 26 février 2023. Le programme est bouclé et le planning chargé.  Que vous soyez un petit loulou ou un grand enfant, attachez vos ceintures ! Ça va décoller.

    Le film d’ouverture annonce la couleur, l’animation c’est aussi une affaire d’adulte. D’ailleurs, ne vous fiez pas aux apparences : les dessins les plus chamarrés font parfois les histoires les plus sombres. Avec Nayola, on plonge directement dans le grand bain pour échouer sur les plages rougeoyantes d’une Angola en pleine guerre civile. Le conflit s’étend sur trois générations de femmes qui prennent chacune à leur manière, les armes. Et après avoir été particulièrement troublé par cette magnification de la violence, on ne peut que se demander ce que Anima a encore en réserve pour nous.

    Alors, au programme c’est 324 films tous formats confondus : des longs et des courts, pour les grands et les petits. Les animés qui concourent en compétition officielle se répartissent en plusieurs catégories ; longs-métrages internationaux, courts-métrages internationaux, courts-métrages nationaux, films pour enfants et courts-métrages en réalité virtuelle. Et bien sûr, sont aussi prévues des séances hors compétition regroupant des œuvres parfois hybrides souvent singulières qui repoussent toujours plus loin les frontières du médium. Bref, des œuvres qu’on ne peut voir qu’en festival. Prenons Quantum Cowboy par exemple. En s’inspirant des théories de la physique quantique et surtout celles concernant le temps, le réalisateur Geoff Marslett associe différentes techniques d’animation – allant du dessin à la mise en mouvement de photographies  – pour faire vivre au spectateur une expérience hallucinatoire et elliptique.

    Comptant parmi les gros titres du festival, on retrouve les longs Saule aveugle, femme endormie de Pierre Foldes, une immersion en image dans l’univers fantasmagorique d’Haruki Murakami, ainsi que Interdit aux chiens et aux Italiens, un film engagé sur l’immigration italienne en France. Et puis aussi un coup de cœur qui devrait réjouir toute la famille ; Knor une histoire de cochon. Projeté pour la première fois en version française, ce concentré d’humour en stop motion s’était déjà fait remarquer à la Berlinale et au festival de Gand dont il était reparti avec le prix du public. Et pour ceux qui ont manqué le coche, Anima c’est aussi l’occasion de voir reprogrammées les dernières grosses sorties de l’animation ; Le Petit Nicolas, Ernest et Célestine ou encore Yuku et la fleur de l’Himalaya.

    Mais les courts aussi comptent leur lot de surprises. En compétition, on retrouve un choix varié de films réalisés parfois même sur les bancs de l’école afin de donner leur voix aux réalisateurs de demain. En attendant c’est une sélection dynamique, survolant le paysage de l’animation d’aujourd’hui, qui est offerte aux spectateurs, comprenant les très remarqués The Debutante d’Elizabeth Hobbs et Birds In The Penninsula d’Atsushi Wada.

    Mais que serait un festival sans ses à-côtés, sans ses petits plus qui nous font craquer  ? Si le mainstream vous ennuie, alors on vous dit ce qu’il ne faut pas manquer. Tout d’abord la Queer Stories, 100 % LGBTQIA+, avec des performances en direct d’artistes du cabaret Mademoiselle et La Veuve et suivie d’une fête placée sous le signe de l’inclusivité. Mais aussi Real Life Stories, sélection de films documentaires, et My Year of Dicks, qui  fait la part belle à la féminité. Un concert animé pour découvrir l’univers de la bande dessinée Melvile, à l’occasion de sa dernière sortie aux éditions Le Lombard, est aussi au programme. Et si vous êtes un grand pédaleur, un amoureux du deux-roues, sachez que Anima ne vous laisse pas sur le bas-côté ; une projection spéciale s’organisera avec pour thème le cyclisme. Tout ça pour prendre la route vers le soleil avec un focus sur le cinéma d’animation espagnol qui promet d’être muy bueno. Et last but no least, celle que vous attendez tous ; la Nuit Animée. Plusieurs heures de propositions loufoques, de chorégraphies extraterrestres pour vivre une nuit de rêve (ou de cauchemar) au cinéma.

    Mais Anima c’est aussi des workshops, des masterclass, du streaming, des films en VR, des séances décentralisées à travers la Belgique mais aussi au Palace et à la Cinematek. Bref, comme en témoigne l’affiche électrique réalisée par l’illustratrice belge Kitty Crowther, à Anima, on ne s’ennuie pas. Alors qu’est-ce qu’on attend pour embarquer ? Le paquebot Flagey est déjà tout prêt pour une édition de folie.

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