De Jean-Claude Grumberg, un projet de Catherine Israël, mise en scène de Michel Kacenelenbogen avec Itsik Elbaz et Frederik Haùgness
Du 12 novembre au 31 décembre 2016 à 20h30 au Théâtre Le Public
Les Juifs ? On en parle mais qu’est-ce que c’est au final ? Comment fait-on pour être Juif ? Est-ce une nationalité, une religion, etc. ? C’est dans le but de répondre à ces questions que Jean-Claude Grumberg (auteur de théâtre et scénariste pour le cinéma) a écrit en 2003 Pour en finir avec la question juive. Sous l’impulsion de Catherine Israël et d’une mise en scène de Michel Kacenelenbogen, la pièce est à présent montée en Belgique avec Itsik Elbaz et Frederik Haùgness dans les deux rôles titres.
Avant de pénétrer dans la salle, une exposition sur le peuple juif est accrochée aux murs des couloirs menant jusqu’à la salle des Voûtes. Le noir tombe et les recommandations de base (éteindre son téléphone, etc.) s’enchaînent dans différentes langues (arabe, anglais, français, néerlandais, israélien, yiddish, etc.). La longueur de la scène, si particulière de la salle des Voûtes, est utilisée pour symboliser un palier d’immeuble et la distance qui sépare les deux protagonistes : le Juif athée et le bon français se posant un tas de questions et recherchant, pour sa femme et lui, des réponses à leur vie. Les discussions qui s’enchaînent vont éclairer le public sur les questions que tout le monde se pose sur les Juifs. L’interrogé et l’interrogateur vont évoluer au fil des discussions, mais jusqu’à quel point changeront-ils ?
La grande force de cette pièce, c’est son texte. Drôle à souhait mais qui n’oublie pas de faire réfléchir son public tout en utilisant un langage et des situations, certes compliquées, mais narrées et interprétées de manière simple. Les performances impeccables des deux acteurs finissent de rendre le projet attractif. Et si la salle des Voûtes du théâtre Le Public peut déconcerter par sa forme en longueur parsemée de poteaux, obligeant le spectateur à se contorsionner le coup comme pour un match de tennis, la mise en scène utilise judicieusement cette espace et rend la distance continuelle entre les deux protagonistes encore plus frappante. Une réussite tant artistique que pédagogique.