Possibles / Probables; transformer le vide en plein au Botanique

Comment remplir un espace blanc et vide jusqu’à le rendre noir et plein? C’est sur base de cette simple question que le collectif bruxellois LAb(au) présente l’exposition Possibles / Probables. Installée au Botanique l’exposition regroupe plus de 3200 cadres issus de différentes séquences d’algorithmes, divisée en quatre thématiques.

Possibles Probables 1 (c) Luk Vander Plaetse

Toutes ces recherches sont divisées en quatre thématiques : peindre, écrire, calculer et transcoder. Chaque catégorie propose une approche différente avec des résultats également différents. Inspiré par l’art conceptuel ou l’idée prime sur le rendu de l’oeuvre, le concept est mis en avant et est aussi important que l’aspect visuel. Ici la démarche artistique est régie par des règles strictes, mathématiques et logiques générées par les ordinateurs. Les règles sont définies pour chaque nouvelle tentative : répétition, proportionnalité, suite de Fibonacci, braille, morse, spectre sonore, etc. Certaines sont simples, d’autres plus complexes. Autant de manière de remplir de noir un espace blanc, chacune d’entre elle est crée par un algorithmes mais toujours pensée par les artistes.

Le collectif LAb(au) est fondé par deux artistes bruxellois, Manuel Abendroth et Jérôme Decock et réunit sur leur label différents artistes. Intéressés par le lien entre art et langage, ils s’inspirent des principes de l’art conceptuel pour questionner différentes formes de langages codés et de signes. Ils intègrent la science et la communication dans le domaine de l’art. En parallèle de Possibles / Probables ils présentent une autre exposition à La Patinoire Royale Bach intitulée Farben / Fernab et centrée sur la couleur en mélangeant les teintes et leurs noms.

Possibles Probables_Botanique_1 (C) BE CULTURE

Remplir par des machines

La catégorie “peindre” utilise différents modèles de photocopieurs pour remplir l’espace blanc. La première page, complètement blanche, est passée une première fois dans la photocopieuse, son résultat est passé deux fois, son résultat est passé trois fois et ainsi de suite jusqu’à ce que l’impression devienne (presque) noire. Ce processus permet de montrer les différents motifs qui se créent naturellement selon les machines, certaines remplissent plus rapidement un côté suivant une ligne, toutes créent un schéma qui leur est propre. 

Possibles Probables 4 (c) Luk Vander Plaetse

Les mots comme matière première 

Au centre de la pièce est exposé un exercice sur les mots possibles et probables. Entre anagrammes, lettres décalées vers la droite, lettres générées au hasard jusqu’à former des mots, différentes propositions sont présentées. En allant encore plus loin dans le lien entre art et technologie, les artistes questionnent ChatGPT afin d’explorer les différentes entre possibles et probables ou pour générer un speech sur l’exposition. 

Possibles / Probables propose au spectateur une bibliothèque de 120 propositions sur la thématique du plein et du vide et pose la question de la limite de cette démarche. Les possibilités sont-elles infinies? Jusqu’où notre imagination peut-elle aller pour combler un espace vide?

 

A propos Anaïs Staelens 69 Articles
Responsable de la rubrique Arts/Expos Journaliste du Suricate Magazine