scénario : Léo, Rodolphe
dessin : Patrick Pion
éditions : Dargaud
sortie : février 2014
genre : Fantastique, historique, ésotérisme
Ce n’est pas la première fois que Léo et Rodolphe se penchent sur un mélange entre fantastique et réalisme historique. Accompagné du jeune dessinateur Patrick Pion (Cœur de Glace chez Dargaud en 2011), ils continuent sur leur lancée, en explorant le 18ème siècle mélangé à un récit proche de Lovecraft.
Hiver 1771, André de Beltoise, précepteur du jeune prince de Condé se retrouve au milieu d’une tempête. Il cherche alors refuge dans un château proche où vit le baron de Brazenac, un homme malade qui se révèle étonnamment fort cultivé. Le lendemain, au départ de de Beltoise, le baron lui fait promettre de revenir et de correspondre avec lui. Il lui parle aussi d’un phénomène étrange : il a vu son cheval disparaître sous ses yeux. De Brazenac va alors analyser cette fameuse porte qui mènerait vers l’enfer. Les rumeurs dans le village aux alentours exacerbent la peur des habitants. Comment tout cela finira-t-il ? Est-ce de Beltoise va enfin revenir ?
Après les séries Namibia et Kenya, parcourant les terres africaines assaillies de phénomènes extraterrestres, Léo et Rodolphe développent, cette fois, une histoire assez peu originale, de la porte de Brazenac, communiquant avec un autre espace-temps, et les relations que peuvent avoir les âmes vivant de chaque côté du portail magique. On découvre assez rapidement le dénouement de l’histoire et le récit peine parfois à garder son rythme.
Pourtant, on se laisse assez facilement prendre au jeu, tout simplement parce que le récit est efficace ! A défaut d’une historie sortant des cadres, les deux auteurs et le dessinateur ont peaufiné la qualité de leur one shot. Dessins sublimes, couleurs impeccables, documentation précise et personnages intéressants permettent aux lecteurs de ne pas condamner cet ouvrage, mais de lui laisser une place dans leurs bibliothèques pourtant déjà surchargées de livres au fond plus développé, mais à la forme laissant, parfois, à désirer.