Piranhas
de Claudio Giovannesi
Drame
Avec Francesco Di Napoli, Viviana Aprea
Présenté en film d’ouverture du festival du cinéma méditerranéen, Piranhas sortira en salle en Belgique le 4 décembre.
Dans l’imaginaire collectif, la mafia était représentée par des personnages comme ceux d’Al Pacino dans The Godfather ou Scarface dans les années 70 et 80. Puis est venu Gomorra de Roberto Saviano dans les années 2000, un roman suivi d’un film pour dénoncer l’emprise de la mafia sur une ville comme Naples. Avec La paranza dei bambini ou Piranhas tel qu’il sera vendu à l’international, il nous montre une nouvelle facette de cette tragique histoire.
Parcours criminel accéléré
Piranhas, c’est l’histoire de Nicola et de ses amis, une bande d’adolescents d’un quartier de Naples. Fascinés par les armes et l’argent, qui selon eux vont leur permettre de sortir du lot et d’être respecté, ils vont petit à petit s’enfoncer dans l’engrenage de la criminalité. De revendeurs de drogue, ils vont brûler les étapes pour occuper la place laissée vacante par les anciens mafieux pour conquérir les quartiers de Naples, quel qu’en soit le prix.
Piranhas, c’est la combinaison d’une réalisation très dynamique avec des images fortes comme ces descentes de la ville en scooter qui font monter la tension, ou ces scènes en boîte de nuit où l’on ressent la vacuité et le côté éphémère de leur existence, le tout au service d’une histoire puissante, récompensée à la Berlinale par l’Ours d’argent du meilleur scénario. Et de fait, si le spectateur ne perdra pas un instant du film, tant celui-ci est réalisé sans temps mort, c’est à la dureté du scénario qu’il réfléchira bien après être sorti de la salle.
Un présent bien sombre
Roberto Saviano nous présente en effet une face bien sombre de l’Italie et de sa jeunesse. Des adolescents qui grandissent sans cadre ou structure, tant familiale que sociétale, qui ne se soucient pas d’aller à l’école, tant leur avenir semble bouché et qui n’ont que le modèle criminel comme base pour se construire. Dans une société où le paraître est roi, c’est à celui qui montrera de manière la plus ostentatoire son éphémère réussite qui est le modèle à copier.
Piranhas est un film à voir, tant pour son propos que pour sa mise en scène, même si on se doute que la lecture du roman nous en apportera plus sur la psychologie des personnages qui a uniquement été effleuré ici.