Scénario : Xavier Bétaucourt
Dessin : Didier Pagot
Éditeur : Steinkis
Sortie : 25 avril 2024
Genre : Biographie
Devenu l’un des événements sportifs et médiatiques les plus suivis au monde, les Jeux Olympiques attirent tous les regards, attisent toutes les tensions, et est devenu, au-delà de l’aspect sportif, une vitrine où chaque nation veut montrer le meilleur d’elle-même et convertir le soft power ainsi recueilli, qui en influence politique, économique, touristique… A l’heure où les Jeux Olympiques de Paris sont sur le point de débuter, Xavier Bétaucourt et Didier Pagot reviennent sur le personnage qui, en 1896 a remis le concept au goût du jour, à savoir, Pierre de Coubertin, un homme rempli de contradictions, mais qui, avec le renouveau de l’olympisme aura à jamais marqué les esprits.
Pierre de Coubertin, entre ombre et lumière nous retrace le parcours olympique de cette homme, depuis la première Olympiade jusqu’à sa mort peu après les Jeux de Berlin, quarante années durant lesquelles il a dû se battre pour imposer ses idées, s’est fait dépassé par des membres du comité olympique plus progressistes – notamment sur la participation des femmes – et fut critiqué pour le choix de certains pays organisateurs – Berlin en 1936 et son manque de discernement par rapport au régime nazi.
L’intérêt de cet ouvrage, outre le fait de nous éclairer sur les contradictions et positions ambivalentes du célèbre baron est également de montrer que les polémiques et enjeux liés à l’organisation et au déroulement des Olympiades ne datent pas d’hier – qui savait que les premiers jeux de l’ère moderne, symboliquement attribué à la Grèce, ont failli ne pas avoir lieu pour cause de difficulté budgétaire grecque ? Qui savait que le principe d’arbitres internationaux a été instauré après les Jeux de Londres, les juges anglais ayant eu la fâcheuse tendance a disqualifié les concurrents non anglais ?
Au final, on retiendra de cette bande dessinée que le mouvement olympique, tout comme les autres concepts et idées qui parcourent et marquent les sociétés a toujours été ancré dans l’actualité de son temps. Si Pierre de Coubertin pouvait être assez novateur et ouvert sur certains points, ses idées misogynes et colonialistes étaient partagées par un grand nombre de contemporains conservateurs. Loin d’un idéal fantasmé qui ne sert qu’aux campagnes de publicité, les idées du comité olympique ne sont au final que la somme des compromis engendrés par les discussions entre ses membres, avec leurs qualités et leurs défauts.