titre : Petites morts
auteur : Frédéric Zégierman
édition : L’Âge d’Homme
sortie : 7 février 2019
genre : roman
Amnésie, schizophrénie, somnambulisme… Tout se télescope dans la tête de Benoît : les images du présent se confondent avec celles du passé, ce qui laisse présager un futur pas simple pour ce père de famille lyonnais. Encore endolori par son ancienne relation conjugale toxique avec Virginie, authentique perverse narcissique et mère de ses deux filles, Benoît tente de se reconstruire auprès de Sonia, une jeune parisienne métisse. Mais la folie le guette peu à peu. En proie à des doutes, des hallucinations et des questionnements de plus en plus oppressants, il essaie de s’affranchir de cette souffrance en prenant le temps à rebours. Des pleurs et des joies de son enfance, des premiers émois de son adolescence à son insipide carrière professionnelle en passant par son mariage tumultueux, Benoît opère un retour sur sa vie tourmentée. Il sonde son passé pour mieux comprendre ses fêlures. Cette quête d’émotions oubliées lui permettra-t-elle de retrouver le nord ?
Pour son premier roman plein de verve et d’humour caustique, Frédéric Zégierman tisse un récit fragmenté qui renvoie au disque de la mémoire. Il décrypte avec patience la mécanique des souvenirs qui peut tout faire dérailler ou, au contraire, constituer un réservoir de bonheur. A travers son héros, il dépeint des petites et des grandes émotions liées à la peur, au rejet, à l’humiliation, à l’abandon, à la manipulation ou encore à des anecdotes qui façonnent le présent et le marquent durablement. Grâce à son écriture imagée empreinte de fantaisie, Frédéric Zégierman nous surprend par son ton vif et inventif. Par le biais d’une construction chronologique atypique, il dissèque les vicissitudes de son héros avec un plaisir évident. Cependant, malgré une série de situations cocasses et jouissives, on aurait aimé plus de liant et de ressorts psychologiques pour être réellement emporté par le souffle de son histoire.