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    Petites misères de la vie conjugale au Théâtre de la Flûte enchantée

    d’après l’œuvre d’Honoré de Balzac

    Mise en scène et adaptation : Maxime Anselin par La Compagnie Racks à Niak avec Valérie Drianne, Alexandra Gruloos, Grégoire Noirfalise et Valéry Stasser

    Du 2 avril au 13 avril 2014 au Théâtre de la Flûte enchantée

    L’enjeu était de taille : prendre un texte de Balzac, le remettre au goût du jour et, sacrilège, nous faire rire. La compagnie Racks à Niak menée par Maxime Anselin s’est lancé le défi au Théâtre de la Flûte Enchantée et l’a relevé haut la main.

    Ne vous laissez pas décourager par cet illustre nom de la grande Littérature Française, Balzac n’est pas né de la dernière pluie. Petites misères de la vie conjugale n’est pas non plus une oeuvre poussiéreuse. Le texte est résolument moderne et explore avec une justesse accablante les petits tracas de la vie de couple, ces petits ennuis qui sont encore d’actualité à une époque où nous redéfinissons radicalement les règles du jeu amoureux. Premier point positif donc, malgré un phrasé savant, le texte n’a pas pris une ride et Anselin n’hésite pas à lui faire quelque peu violence, histoire qu’il nous parle encore plus.

    La mise en scène minimaliste laisse l’espace aux gestes exacerbés des acteurs, divisés en deux groupes, deux « narrateurs » et deux « interprètes ». Le parti pris semble classique et entendu mais Anselin et sa troupe explosent le cadre établi en faisant se répondre ceux qui ne devaient qu’illustrer le texte dicté et les deux troubadours à l’avant-scène. Les deux niveaux de narration se répondent, avec l’accent belge et une spontanéité détonante, se mêlent et se démêlent à un rythme effréné ponctué de coup de sonnettes, seul artifice scénique si on exclut une série de témoignages sonores.

    Les comédiens font preuve d’un dynamise vaudevillesque et malgré certaines petites imprécisions, ils mènent la danse avec frénésie et un certain iconoclasme bien de chez nous. Pour « déclamer » du Balzac avec autant de conviction tout en y insufflant une bonne dose de « belgitude », il fallait oser et ils l’ont fait sans retenue. Ils trouvent un certain équilibre entre théâtre et stand up comedy même si on aurait apprécié un peu plus de contrastes dans les intentions. Malgré tout le résultat reste à la fois caustique, ironique, comique et très agréable.

    N’allez pas voir « Petites misères de la vie conjugale » en pensant voir la prochaine splendeur du National, allez y avec la certitude que vous passerez un bon moment et que, malgré les petites imperfections, vous ne vous ennuierez pas.

    Mathieu Pereira
    Mathieu Pereira
    Journaliste

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