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    Le Petit Locataire, surprenant !

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    Le Petit Locataire

    de Nadège Loiseau

    Comédie

    Avec Karin Viard, Philippe Rebbot, Hélène Vincent

    Sorti le 23 novembre 2016

    Nicole Payant est enceinte ! Certes, cela arrive à presque toutes les femmes, mais pas à 49 ans pardi ! Nicole (Karin Viard), à l’image de la wonderwoman des temps modernes qui doit gérer boulot et organisation familiale sans perdre pied, n’est, évidemment, pas prête à accueillir ce nouvel arrivant. Bien sûr, cet improbable évènement ne bouleverse pas seulement Nicole mais également ses proches avec qui elle vit, à savoir sa mère, sa fille, sa petite-fille et, seul représentant du genre, son mari JP (Philippe Rebbot). En effet, lorsque celle qui s’assurait jusqu’alors du bon fonctionnement de ce foyer atypique n’est plus en état de le faire, chacun devra commencer à mettre la main à la pâte.

    De représenter à la fois la beauté de la femme dans sa force et sa faiblesse et la sincérité des liens familiaux, tel est donc le défi que se lance Nadège Loiseau lors de la réalisation de son premier long-métrage. Le spectateur comprend d’ailleurs assez vite que cette grossesse n’est, en fait, qu’un moyen d’aborder de manière concrète des sujets beaucoup plus larges comme le vivre-ensemble ou encore la place de la femme dans la société et plus particulièrement dans la cellule familiale.

    A la Little Miss Sunshine, Le Petit Locataire tient à prouver qu’une famille heureuse n’est pas obligatoirement une famille bien rangée. D’ailleurs entre Arielle, jeune irresponsable qui peine à s’occuper de sa fille Zoé, et Mamilette, la doyenne qui n’a plus toute sa tête, on peut dire que le portrait de la famille Payant est haut en couleurs ! Et ce sont à la fois des rires et des larmes que ce chaos intergénérationnel va faire connaître aux spectateurs. Mais la réflexion de Nadège Loiseau ne s’arrête pas seulement aux caractères bien spécifiques des personnages : elle va en effet également s’attarder sur le statut social de ce ménage. Sans pour autant refléter le manque d’éducation, caricature un peu facile, les Payant ne sont pas issus de la classe la plus aisée, Nicole travaillant au péage et JP étant au chômage.

    C’est bien sûr aussi un modèle très matriarcal qu’a choisi de dépeindre Nadège Loiseau. A l’image des abeilles, ne peuvent exister sans l’aide de la mère supérieure, à savoir Nicole, les membres de cette maisonnée qui est d’ailleurs composée de deux hommes, en comptant l’aide à domicile québécois de Mamilette, pour quatre femmes. Cette comédie est donc aussi une ode à la femme et surtout à la mère.

    Mais le véritable point fort de ce film réside dans sa capacité à se détacher de l’humour un peu lourd généralement trop exploité dans les comédies françaises, en utilisant l’esprit de manière justement plus subtile, plus vraie, moins exagérée. Alternant dérision et sincérité, Le Petit Locataire parvient, donc, à repenser les codes de ce genre cinématographique. Cet exploit n’aurait pas été possible sans un casting réussi. Et pour le coup, chaque acteur convient admirablement au rôle qu’il interprète.

    Si, sur la fin, le spectateur peut se sentir submerger par le trop plein d’informations – la réalisatrice mue par le désir de trop en dire -, Le Petit Locataire est un très bon film qui a su faire preuve d’une certaine originalité scénaristique, tant par la place qu’il accorde à la femme que par sa manière de se détacher des codes préétablis de la comédie française.

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