auteur : Michael Katz Krefeld
édition : Actes noirs – Actes Sud
sortie : janvier 2017
genre : polar
Thomas Ravnsholdt, « Ravn », est un policier danois en arrêt maladie depuis la mort brutale de sa compagne Eva sauvagement assassinée dans leur appartement par des cambrioleurs. L’enquête qui a suivi n’a jamais permis d’élucider l’énigme ni de retrouver les assassins et fut donc classée sans suite. Depuis, Thomas passe sa vie dans les bars ou sur son bateau proche de la ruine à alterner beuveries, bagarres et gueules de bois d’anthologie. Jusqu’au jour où Johnson, le patron d’un de ses « QG picole » lui demande un service : sa femme de ménage Nadja est sans nouvelles de sa fille depuis plusieurs années. Il lui demande de la retrouver.
Thomas est réticent et ne pense d’abord qu’à retrouver quelques informations pour se débarrasser de cette histoire au plus vite. Mais après avoir fait quelques recherches, son instinct se réveille pour de bon et les indices qu’il récolte vont le mener jusqu’en Suède où il retrouvera Masja prisonnière d’un énorme réseau de prostitution et de traite d’êtres humains et empêchera de surcroit un dangereux psychopathe qui tue des femmes et les expose comme des statues d’anges blancs dans les décharges publiques. Autant dire que Thomas, malgré le fait qu’il ressemble plus à une épave alcoolique qu’à un flic compassé, en a dans le bide.
Michael Katz Krefeld est un auteur danois reconnu dans le polar. La peau des anges est le premier tome d’une série ambitieuse basée sur les enquêtes de Ravn. Un polar très bien construit et bien découpé où le suspense nous tient en haleine jusqu’à la fin. Rien ne nous met sur la voie ni ne nous permet de trouver le tueur. Et même lorsqu’on touche la solution du bout des doigts, l’auteur arrive encore à brouiller les pistes. Le sujet choisi qui explore les rouages du proxénétisme et de la prostitution dans les bas-fonds des sociétés nordiques est évidemment loin d’être joyeux mais il est dépeint avec beaucoup de justesse et sans tomber dans une vulgarité outrageante. L’écriture est crue mais réaliste sans verser dans la caricature.
Tous ces éléments font de La peau des anges un polar noir bien réalisé, intelligent et véritablement addictif.