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    Paris-Willouby, road movie décevant

    paris willouby

    Paris-Willouby

    d’Arthur Delaire et Quentin Reynaud

    Comédie dramatique

    Avec Isabelle Carré, Stéphane De Groodt, Alex Lutz

    Sorti le 20 janvier 2016

    Avec Paris-Willouby, Arthur Delaire et Quentin Reynaud signent un premier film qui ne convainc guère.

    Le duo s’essaye à un genre périlleux : celui du road movie, sans parvenir à esquisser de nouvelles réflexions ou propositions esthétiques.

    Le récit s’ouvre dans un grand appartement bourgeois parisien un soir de semaine, quand chacun rentre de ses occupations quotidiennes et que les disputes familiales sont le plus à même de surgir. En quelques scènes, le caractère de chacun est brossé à grands traits. Il y a Claire et Maurice, les parents quarantenaire (interprétés par Isabelle Carré et Stéphane de Groodt) chefs d’une tribu recomposée, qui dirigent avec une autorité vacillante la petite troupe. Claire en pilier de famille qui néglige sa vie de femme, et Maurice en prof de fac anxieux à l’idée d’être mutée en province. Il y a les enfants, Lucie (Joséphine Japy) l’ado rebelle qui tient tête à son père et renvoie dans les cordes sa belle-mère, Alexandre (Solal Forte) le fils de Claire, végétarien passionné et infatigable défenseur de la cause animale, et enfin la petite-dernière Prune (Aminthe Audiard) enfant curieuse et conciliante. Il y a aussi l’oncle Marc, le petit-frère de Claire, trentenaire vieillissant, rétif à tout engagement.

    Pendant la soirée, les uns et les autres se chamaillent avant d’aller se coucher et d’être réveillés en pleine nuit par un coup de fil annonciateur de mauvaise nouvelle : le père de Claire et Marc, à qui ils ne parlaient plus depuis des années, est mort et ses funérailles auront lieu le surlendemain. Voici la petite troupe qui s’entasse dans un vieux break et qui prend la route.

    Si l’interprétation des acteurs est remarquable – Alex Lutz parvient à donner de l’épaisseur à un personnage ennuyeux, Isabelle Carré et Stéphane de Groodt brossent avec justesse un couple qui ne communique plus – la narration est décevante. Les auteurs n’exploitent pas le potentiel comique des conflits familiaux et chaque personnage reste enfermé dans sa caricature sans arriver à susciter le rire. A aucun moment le film ne décolle. Ce que les auteurs semblent avoir oublié, c’est que dans le road movie, plus que la route, ce sont les rencontres qui permettent le changement. Or ici, les rencontres sont arides, les maigres étapes (à la station service, à l’hôtel ou le contrôle des flics) permettent aux auteurs d’intervenir en se réservant des petits rôles qui ne servent en rien l’intrigue. Les personnages restent enfermés dans l’espace clos de la voiture, espace dans lequel aucun changement ne s’opère. Ce n’est qu’arrivés à destination que certains non-dits vont éclater au grand jour. Un peu tard et sans susciter l’émotion escomptée.

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