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    Parasol, de la loose et de la tendresse

    parasol poster

    Parasol

    de Valéry Rosier

    Comédie dramatique

    Avec Alfie Thomson, Pere Yosko, Julienne Goeffers

    Sorti le 17 février 2016

    Après avoir projeté dans de nombreux festivals le court-métrage Dimanches (2011), et le moyen-métrage Silence Radio (2013), Valéry Rosier ramène la saison estivale en février avec Parasol. Des cadrages stylés, de la loose et de la tendresse : le style de l’Ixellois est reconnaissable.

    Dans le fief touristique de Majorque, trois individus trainent leur solitude et leur ennui à travers la belle saison. Chacun à leur manière, ils tentent de faire bouger les choses.

    Moins romantique que sa forme originelle fin-de-siècle, le spleen du XXIème siècle déborde du film de Valéry Rosier. La comparaison a ses limites, mais le générique de Strip-Tease nous trottine dans la tête devant cette loose un peu comique et source de malaise. Cela tient aux personnages : un jeune anglais un peu coincé, surtout entre papa et maman au camping ; une septuagénaire bloquée dans un voyage de 3×20 pour rencontrer son flirt d’internet qui l’éconduit sans égards ; un père divorcé nié par sa fille et pris par un boulot naze mais chronophage. Les trois protagonistes se meuvent sous un vent sec, dans des décors de tourisme de masse vides, au sens propre et figuré. Rosier cite d’ailleurs le philosophe et écrivain roumain Emil Cioran : « L’ennui est à l’origine des divertissements humains dont le succès met à nu le côté misérable de l’humanité ».

    Cela, le réalisateur le met en scène dans ses cadrages frontaux, décentrés et statiques. Dans ces images décalés aux couleurs de l’été, ses antihéros sont isolés. Le film devient un miroir où se reflète la vacuité des vacances et de l’existence. Rosier n’est toutefois ni acerbe ni ironique : son parti pris est celui de la tendresse. Tentés par la capitulation, ses personnages résistent comme ils peuvent (et, oui, prouvent qu’ils existent) : « [Ils] sont en mouvement, je les veux tendrement humains, en contrepoint de ce contexte qui nous pousse à montrer notre côté misérable ».

    Pour le résumer en une phrase, Parasol est une quête d’amour et de changement cadré avec style et emballé dans du gros malaise. À voir si vous avez le goût de l’aigre-doux.

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