Paper Towns
(La face cachée de Margo)
de Jake Schreier
Mystère, Romance, Drame
Avec Nat Wolff, Cara Delevingne, Halston Sage
Sorti le 29 juillet 2015
Tiré du roman à succès du même nom, Paper Towns (La face cachée de Margo), est la continuation naturelle de The Fault In Our Stars (Nos étoiles contraires). Basés sur deux romans de John Green et scénarisés par la même équipe (Scott Neustadter & Michael Weber), les deux films partagent une vision unique de l’adolescence, mais quand Nos étoiles contraires était une réussite à tous les niveaux, La face cachée de Margo pâlit de comparaison.
L’histoire suit le personnage de Quentin (Nat Wolff, qui interprétait Isaac dans The Fault In Our Stars) et de sa relation avec Margo (Cara Delevingne). Elle est pleine d’entrain, mignonne et sa vie est une longue série d’aventures incongrues aux excentricités charmantes. Ils se rencontrent enfants mais Quentin, trop sage et trop soucieux, perd vite le contact avec la fille de ses rêves. Jusqu’au jour où Margo frappe à sa fenêtre et lui propose une aventure.
S’ensuit un film bien ficelé, qui se regarde sans peine. Malgré une prémisse très conventionnelle, l’histoire subvertit certains clichés du genre (et suit les autres de près), et il en va de même pour les personnages qui remplissent allègrement des cases prédéfinies, tout en ayant leur petit côté bien à eux. On y retrouve l’atmosphère onirique et décalée du film précédent, mais on y découvre aussi de l’humour, touchant et complice.
Le plus gros problème du film est qu’il n’a pas le courage de son message. Il y est question d’assumer ses différences, d’avoir le courage de les embrasser, de vivre sa vie tant qu’il est encore temps. Les thèmes sont courants pour des films visant une audience jeune et, dans le cas présent, sont assez bien amenés. Cependant, le film lui-même ne les incarne pas le moins du monde. La photographie est correcte mais banale, les performance adéquates mais ordinaires, et la bande son est sans surprises. Aucun de ces éléments n’est mauvais en soi mais ils collent mal à un film qui se veut évoquer le côté impétueux de l’adolescence, qui devrait incarner la singularité de l’individu. On se retrouve avec un film aux angles soigneusement arrondis, aux épines ébarbées, aux irrégularités polies pour ne pas offenser un public large. Victime, en somme, du succès qu’on en attend.
Si vous avez lu le livre, j’entends dire que plusieurs trames importantes ont été changées, surtout vers la fin.