Paddington au Pérou
Réalisateur : Dougal Wilson
Genre : Aventure, Comédie, Famille
Acteurs et actrices : Hugh Bonneville, Olivia Colman, Antonio Banderas
Nationalité : USA, Grande-Bretagne, France, Canada
Date de sortie : 5 février 2025
Huit ans après son merveilleux prédécesseur – et alors que le réalisateur Paul King, ayant officié sur les deux premiers opus, a cédé sa place à Dougal Wilson –, l’ours Paddington est de retour sur nos écrans, pour le plus grand bonheur des petits et des grands.
Alors que Paddington possède désormais un passeport faisant de lui un parfait londonien, la famille Brown décide de l’emmener au Pérou afin de rendre visite à sa tante Lucy, résidant désormais à la maison de retraite pour ours. Mais, à leur arrivée, ils apprendront que celle-ci a disparu et se lanceront à sa recherche, découvrant ainsi la piste du célèbre trésor d’El Dorado !
D’entrée de jeu, il convient de le dire : si ce Paddington 3 n’a certainement pas à rougir de son existence, il ne parvient pas à se hisser à la hauteur de la maestria du précédent opus qui était parvenu à raconter une histoire captivante avec une finesse, une inventivité et une richesse peu communes. Un film qui, comme Pedro Pascal l’exprimait dans Un talent en or massif (Tom Gormican, 2022), donne envie « de devenir un homme meilleur », avant de le montrer à son camarade Nicolas Cage qui confirmera la chose en affirmant que « Paddington 2 est incroyable ! »
Néanmoins, s’il a la lourde tâche de succéder à un monument du cinéma pour enfants, ce Paddington au Pérou possède quelques solides qualités qui en feront un agréable divertissement, trouvant une place à part entière dans la trilogie consacrée à l’ourson londonien.
Avant toute chose, le principe consistant à délocaliser l’histoire hors d’Angleterre aura permis d’offrir une identité propre au récit, et de placer le héros dans un cadre original, brouillant ainsi la capacité du spectateur à anticiper l’intrigue.
On appréciera également l’introduction de toute une série de nouveaux personnages haut-en-couleur, notamment les Sœurs chargées de la gestion de la maison de retraite pour ours pensionnés. Leur sourire figé et leurs grands yeux écarquillés donnant à l’ensemble un côté décalé particulièrement amusant – et rappelant étrangement le personnage de Dougal MacGuire dans la cultissime série britannico-irlandaise Father Ted (1995-1998).
Mais la palme revient ici à Antonio Banderas qui semble prendre un plaisir non dissimulé à jouer un capitaine de bateau hanté par les fantômes de ses ancêtres, offrant une composition folle dans laquelle l’acteur semble s’amuser. Finalement une autre qualité de la licence, qui aura déjà offert à Nicole Kidman et Hugh Grant des rôles permettant à ceux-ci d’exprimer toute la subtilité de leur jeu, autant que ce petit grain de folie que le public ne leur connaissait pas spécialement. Banderas offre donc ici un jeu musical, coloré et parcouru d’un plaisir visible à l’écran – qui rappelle un peu son amusante prestation dans Expendables 3.
Si l’on pourra regretter l’absence de Sally Hawkins au casting – remplacée par Emily Mortimer qui fera de son mieux pour incarner Mrs. Brown, sans grand succès tant les chaussures sont difficiles à remplir et tant le personnage est ici réduit à son strict minimum –, on se consolera ainsi avec une quantité de personnages nouveaux et bienvenus, autant qu’avec une intrigue permettant l’évasion.
Ainsi, si Paddington au Pérou semblera au premier abord moins complexe ou riche que ses deux prédécesseurs, il comporte lui aussi son lot de folie, d’innocence, de grandiloquence et d’évasion, autant que toutes sortes de rebondissements, de retournements, de bons sentiments et une magie bien personnelle qui lui donnent une place toute particulière au sein de la licence. Comme une façon dépaysante de boucler une trilogie quasiment sans fautes, pleine d’une innocence et d’une vie toujours rafraîchissantes dans notre époque critique et désabusée.