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    Out Stealing Horses, une nouvelle facette de la Scandinavie et de son cinéma

    Out Stealing Horses
    de Hans Petter Molland
    Drame
    Avec Stellan Skarsgård, Bjørn Floberg, Tobias Santelmann
    Sorti le 18 décembre 2019

    Le réalisateur Hans Petter Molland adapte ici un best-seller norvégien du même nom écrit par Per Petterson, publié en 2003. Le film, gagnant de six prix au Festival International du film norvégien et nominé dans la catégorie Meilleur Film à la Berlinale 2019, pourrait bien nous montrer une nouvelle facette de la Scandinavie et faire aimer son cinéma aux novices du genre.

    Novembre 1999, Trond, 66 ans, vit seul quelque part dans la campagne norvégienne. Il n’a qu’une hâte, passer son réveillon du Nouvel An, seul avec son chien et son alcool. Mais ses plans semblent être perturbés quand Trond rencontre un de ses rares voisins, Lars, un homme qu’il a connu dans sa jeunesse et qui fait resurgir des souvenirs d’un été lointain, mais encore bien présent dans sa mémoire.

    Cet été, c’est celui de l’année 1948. L’été de ses 15 ans, passé dans la maison de son père, une maison perdue dans la forêt, en pleine nature, non loin de la frontière suédoise. Trond vit alors le dernier été de son adolescence. L’été des dernières innocences, des découvertes des désirs charnels et amoureux, l’été des derniers moments de bonheur partagés avec son père.

    Une maïeutique s’engage suite à la réapparition des souvenirs de Trond. Le film, construit sur ce dialogue interne entre passé et présent, nous invite à assister au rite de passage du personnage principal. Mais le grand thème du film est l’omniprésente nature. Objet de fascination pour le jeune Trond ayant grandi en ville, comme pour le réalisateur Molland qui met en scène avec maestria une nature sauvage par des plans au ralentis dignes des plus grands reportages animaliers. Les sons de la nature priment ici, plus que les dialogues. Les personnages, principalement masculins, ne s’épanchent pas sur leurs états d’âme, que ce soit entre père et fils, mari et femme, entre frères. La douleur se vit seule et ne se partage pas.

    Trond est incarné à l’écran par Stellan Skarsgård, acteur suédois fétiche du réalisateur norvégien, connu outre-Scandinavie notamment pour ses rôles dans la série HBO Chernobyl, Pirates des Caraïbes ou encore Avengers. C’est autour de sa voix-off que la narration du film se forme, de sa voix grave, reconnaissable même en norvégien. A qui se confie d’ailleurs Trond ? A son père, à qui il n’a jamais pu vraiment parler ou à nous spectateurs ? Des confessions qu’il serait bien tentant de retrouver dans le livre de Per Petterson.

    Alexandra Le Seigneur
    Alexandra Le Seigneur
    Journaliste du Suricate Magazine

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