Les temps changent ma bonne Lucette, les temps changent.
Metallica n’aurait jamais osé faire un morceau de Country dans les années 80.
Dans les années 90, Anathema et The Gathering sortaient des gros morceaux de Metal bien lourd.
Justin Bieber chantait des morceaux débiles au début de sa carrière. Oui, ok , dans ce dernier cas, rien n’a vraiment changé.
Et puis surtout dans le temps, la marque de fabrique d’Opeth était d’alterner de manière brillante le chant clair et le chant Death Metal. Ça, c’était avant. Car depuis Heritage, leur précédent album, le groupe a décidé de bannir le growl de ses compositions au grand damn de leurs fans les plus extrêmes.
Mais la musique des Suédois en est-elle pour autant devenue inintéressante ? La réponse est non, clairement non.
Car Opeth est un de ces groupes qui, tout en évoluant d’album en album, a toujours réussi à garder son identité propre, sa marque de fabrique musicale, ce que la désormais absence de chant agressif ne remet pas en cause.
Avec Pale Communion, le groupe nous propose un voyage atemporel, grâce à des compositions aux influences multiples et très diverses. Au gré des morceaux, on navigue entre musique des années 70 ( pour vous en convaincre, écoutez Gobin ) et rock progressif plus moderne. Le tout est saupoudré de quelques notes de musiques orientales ou mystérieuses ( comme sur Voice of Treason ).
On peut difficilement comparer cet album à un autre de la discographie du groupe, mais disons que si il fallait absolument le faire , il pourrait être qualifié d’un mélange entre Damnation et Heritage.
Sur Pale Communion, le côté Metal laisse place à un coté « hard rock progressif » comme l’appelle Fredrik Akesson, le guitariste du groupe. Mikael Akerfeldt, chanteur et autre guitariste du groupe dit plutôt que « Pale Communion est certainement l’album le plus mélodique jamais écrit par Opeth » Il n’a peut-être pas tort, mais ce qui est sûr , c’est qu’il pourrait plaire à pas mal de fans de rock progressif qui n’avaient jamais trop osé écouter Opeth avant. Le morceau Moon Above, Sun Below illustre très bien cette évolution
Pour en revenir à nos deux guitaristes, ceux-ci effectuent un travail remarquable sur Pale Communion, tant au niveau du feeling qu’au niveau du son des parties guitare. Les solos sont splendides tout en étant pas inutilement trop longs. Les autres musiciens ne sont pas en reste, et chacun remplit son rôle à merveille, sans fausse note. Le jeu de batterie est particulièrement appréciable, tout en finesse et qualité.
Quant à Mikael, son chant clair est toujours aussi remarquable et empli d’émotion, comme on peut l’entendre dés le premier morceau « Eternal Rains will Come» . Ce titre est en fait une parfaite synthèse de tout ce que je viens de vous décrire au niveau musical.
Aucun morceau ne m’a paru réellement plus faible sur Pale Communion, même si je me doute que le pourtant hypnotique « Cusp of Eternity » ne fera pas l’unanimité par son côté plus simpliste.
Deux autres morceaux que je n’ai pas encore cités, Faith in Others et River, feront frissonner les auditeurs les plus sensibles par leur remarquable mélodie.
Au final, Opeth a donc très bien réussi sa nouvelle mutation car malgré que l’on préfère ou pas sa nouvelle évolution, le groupe a su conservé l’essentiel dans sa musique : ce sens presque génial de la composition et de la mélodie qui transperce l’âme de l’auditeur.
Un grand cru, encore un pour nos amis Suédois, qui se produiront une fois de plus à l‘Ancienne Belgique à Bruxelles le 6 novembre 2014.