Ce 17 novembre dernier, le Suricate participait à son pèlerinage Opethien annuel à l’Ancienne Belgique. C’était en effet la troisième fois d’affilée, la 4ème fois en cinq ans même, que le groupe de Mikael Åkerfeldt, nous proposait son métal progressif si particulier au public Bruxellois. Si celui-ci a comme d’habitude répondu à l’appel des Suédois, il faut avouer que les fans étaient un peu moins nombreux que les autres années. En politique, on appelle ça l’usure du pouvoir.
Avant de nous attarder sur le concert d’Opeth, revenons quelques instants sur l’intéressante première partie du soir : les Norvégiens de Sahg.
Visiblement heureux d’être présents et de nous présenter leurs créations, l’enthousiasme du groupe sur scène contraste assez fort avec le style musical proposé. Mélange de doom, de Stoner et d’un tas d’autre chose, le quatuor nous rappela tour à tour Black Sabbath, Primordial ou même Opeth.
Musicalement, le groupe alterne le moyen, le bon et le très bon. Les morceaux fourmillent de bonnes idées mais manquent parfois de cohérence et d’aboutissement. Cela n’empêche pas votre serviteur et une bonne partie du public de passer un bon moment.
Après cette bonne première partie, nos Suédois préférés montent sur scène. Si nous devions faire court, on pourrait résumer le show d’Opeth par un trivial « Comme d’hab, c’était Opeth quoi ». Là où le public non averti pourrait prendre négativement cette remarque, l’amateur du combo sait que c’est tout le contraire qui doit être compris. Opeth est un des rare groupe qui, peu importe les setlists et les salles, arrive pendant une grosse heure à faire voyager tout un public entier.
C’est ça un concert d’Opeth, un mélange de musique fascinante et hypnotique, rythmé entre chaque morceau par le One Man Show du leader Mikael Åkerfeldt. On en est d’ailleurs persuadé au Suricate, Mikael doit passer autant de temps à composer ses morceaux qu’à préparer ses petites blagues entre deux titres.
Pour en revenir à la Setlist proposée ce soir, les membres du groupe nous ont gratifiés d’une tournée Best-Of.
Piochant un peu partout dans son répertoire, les 11 titres nous ont amené de l’album My Arms, Your Hearse (avec le dantesque Demon of the Fall) vers leur dernier opus Sorceress. Maitrisant leur sujet comme toujours, Mikael et ses acolytes nous ont fait vibrer au son des classiques Drapery Falls, The Grant Conjuration ou encore Deliverance et son final hypnotisant littéralement l’assemblée juste avant la descente des rideaux.
Opeth nous a rappelé également à nos bons souvenirs avec quelques titres que l’on ne peut pas considérer comme des raretés mais qui ne sont pour autant pas joués si souvent que ça, comme Face of Melinda, In my Time of Need ou Heir Apparent. Si le groupe est fier de son passé, il l’est tout autant de son présent et nous avons eu la chance de découvrir les versions live de Sorceress et The Wilde Flower, fortement appréciés par un public qui a dans son ensemble adopté le dernier opus.
Un concert parfait ? La faiblesse de Mikael sur les parties hurlées et l’assez accessoire jeu de vidéos peu visibles dans les premiers rangs n’ont pas du tout gâché notre plaisir. Par contre, comme toujours, chapeau bas au reste du groupe reproduisant sans aucun problème les parties les plus techniques du répertoire du groupe.
Opeth, c’est un peu le lingot d’or du monde du métal, une valeur sure qui ne déçoit jamais en live. Au milieu de ses petites blagues, Mikael Åkerfeldt nous l’a d’ailleurs dit à peu près en ces mots : « Notre but c’est que vous soyez heureux. Qu’après le concert, vous ayez le sourire et soyez tout simplement heureux ».
Mission accomplie, une fois de plus.