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    On sue au bord de la piscine avec Breakbot

    Ce ne devrait pas être un grand choc que le Still Waters de Breakbot, deuxième album du producteur français et résident Ed Banger, ne soit pas particulièrement surprenant à écouter. Ce n’est nullement une critique – le producteur et ses potes du label sont à la source des meilleurs titres de la French House et modern disco de cette décennie.

    Mais si vous ne vous attendiez pas à des basslines groovy, des synthés disco et bien funky, alors je ne suis pas certaine que vous deviez poursuivre votre lecture. Le nouvel album du producteur français, Thibaut Berland de son vrai nom, ne change pas vraiment de formule. Mais le voudriez-vous?

    Après By Your Side sorti en 2012, Berland s’inspire autant (sinon plus) du funk et de la disco old school que de l’électro française de ses comparses d’Ed Banger. Il cite la musique de Curtis Mayfield, Prince et Michael Jackson comme étant les grandes influences de cet album, et vous n’aurez aucun mal à le croire. Le King of Pop est immanquable, autant sur Arrested et My Toy qui sonnent comme des inédits reliftés du grand Michael (grâce en grande partie à la voix du collaborateur de longue date Irfane).

    Mais il y a dans cet album « récréation » beaucoup plus qu’un clin d’œil au son classic boogie . Il flirte habilement entre une nostalgie évidente pour les 70’s et les années 80’s Disco/Funk. On retrouve l’archétype production Ed Banger, et la néo-soul, R & B, et groovy hip-hop qui ont récemment rendu Kaytranada et Soulection très populaires.

    C’est cette variation qui garde votre attention dans ce qui pourrait autrement devenir légèrement répétitif au fil de l’écoute. Ce ne serait dès lors qu’un album Disco/Funk de plus, dans la droite lignée de la «French Touch».

    Berland verse tout de même dans les confortables productions de tropes de ce courant – il y a des filtres et des phaseurs en abondance, et même quelques apparitions désespérément clichés d’un effet robot vocal. Mais pour une grande partie de l’album cela sent comme une nouvelle édition du son testé et approuvé de Breakbot / Ed Banger.

    La présence d’Irfane sur l’album est sans surprise. Présent sur cinq pistes sur les quatorze, il est l’un des facteurs déterminants de Still Waters. Sa voix correspond parfaitement au travail de Breakbot , et il contribue à la nature même de l’album.

    2Good4Me est la piste d’Irfane la plus inattendue, avec un rythme nettement plus moderne qui le distingue du reste de l’album. Un track particulièrement sexy et sensuel. Car c’est d’abord l’une des pistes les plus sexy de l’année 2016 qui nous attend. On passe du déhanché tranquille au groove en corps à corps, une véritable déclaration d’amour à la sensualité.

    La production est propre et épurée, ce qui est encore plus évident lorsque l’album est joué fort. L’écouter avec un soundsytem massif ne peut que le bonifier. Il y a quelques earworms terriblement persistants tout au long de ce disque élégant.

    L’ombre de Giorgio Moroder plane ici, en particulier l’ouverture Back For More. Breakbot alterne voix féminine et voix masculine, l’album semble être un jeu de séduction entre ces deux voix qui jouent au chat et à la souris au fil des tracks.

    Ce qui est source de confusion avec cet album, c’est le moment de sa sortie. Il est étrange d’écouter un album si « feel-good » qui sent bon l’été, alors que nous sommes emmitouflés dans nos gros pulls et que nous subissons encore là l’obscurité des matins d’hiver .

    Berland a lui-même décrit l’album comme «la bande sonore parfaite pour un dernier barbecue autour d’une piscine», ce qui rend le début de Février date de sortie encore plus déroutante.

    Les fans de la première heure se délecteront de Still Waters quand l’été arrivera enfin, mais …malgré ses qualités je crains que ce ne soit pas suffisant pour le maintenir en haut de la pile jusque-là.

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