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    OLLY MURS : en concert à l’Olympia le 18 mai 2015

    Les statistiques ne mentent jamais. Les faits et les chiffres ne révèlent pourtant qu’une partie de l’histoire et, lorsqu’il s’agit de celle d’Olly Murs, ils ne tiennent en l’occurrence pas compte de l’un des aspects les plus importants de l’équation. Trois albums multi-platines, quatre singles No 1, des concerts devant des stades à guichets fermés, plus de 10 millions de disques vendus. Avouez que c’est impressionnant. Non, c’est même carrément ENORME. Beaucoup d’artistes se contenteraient largement de tels chiffres, et accrocheraient leurs disques d’or et de platine au mur en attendant ensuite patiemment de toucher leurs droits d’auteur. Mais Olly ne rentre définitivement pas dans cette catégorie. Il a en lui une impatience, un besoin de se lancer des défis, de s’épanouir sur le plan créatif, qu’aucun chiffre faramineux n’apaisera jamais. Disons simplement qu’il est investi d’une mission. Et jamais il n’est parvenu à l’accomplir aussi bien que dans son fabuleux nouvel album, à juste titre intitulé Never Been Better. Ce disque est l’aboutissement de toute sa vie jusqu’à présent. Une collection de chansons à la fois instantanément identifiables et résolument nouvelles.

    Pour ce nouvel album, Olly est resté fidèle à ce qu’il appelle “ses piliers”, renouant sa collaboration avec Steve Robson, Claude Kelly et Wayne Hector. Mais il a aussi élargi ses horizons, comme par exemple en conviant Ryan Tedder sur la chanson Seasons. Une rencontre improbable, survenue dans le cadre des concerts du Teenage Cancer Trust au Royal Albert Hall, a par ailleurs engendré l’une des plus surprenantes collaborations d’Olly à ce jour. Lorsque Paul Weller est venu le voir dans les coulisses pour lui dire à quel point il admirait sa reprise de Broken Stones, l’un de ses plus célèbres titres solo, Olly avoue avoir été “ébahi – et épaté.” Mais le père des Mods ne s’en est pas tenu là, puisqu’il lui a alors proposé d’écrire une chanson avec lui sur son nouvel album. Quelques semaines plus tard, Olly s’est donc retrouvé nez-à-nez avec l’une de ses idoles dans son studio d’enregistrement à Surrey. “Je sais que cette histoire je la raconterai encore quand j’aurai 65 ans”, dit Olly en riant. “Assis au bar, avec des gens qui auront oublié qui je suis, je déclarerai : ‘Je vous assure les gars que une fois j’ai même travaillé avec Paul Weller.’ ‘Ouais – sers m’en un autre.’ Lorsqu’il m’a dit qu’il voulait écrire avec moi, j’ai pensé : ‘Ben voyons. Comme si j’allais le croire !’ Et là il a ajouté, ‘Sérieusement – dès demain je t’envoie mes idées.’”

    Let Me In, le fruit de cette collaboration, mêle des couplets plaintifs caractéristiques du style de Paul avec un refrain dans une veine soul classique interprété par Olly, qui délivre là l’une de ses plus belles interprétations. “Il a sorti sa guitare”, raconte Olly en évoquant cette séance, “et il m’a demandé : ‘Où placerais-tu le refrain ?’ Et là j’étais pétrifié, mais ce fut aussi une expérience incroyable. J’étais tellement ravi d’être là. Difficile de faire autrement. Alors que j’étais sur le chemin du retour, il m’a envoyé la chanson et je l’ai écoutée dans la voiture. Le lendemain, je suis allé voir ma mère avec les albums vinyles qu’il lui avait dédicacés et à ce moment-là, je reçois un appel de lui me disant : ‘On a fait une belle chanson.’ Avoir la reconnaissance d’un artiste de son envergure a vraiment été pour moi quelque chose de phénoménal.”

    Let Me In est l’illustration, parmi tant d’autres titres sur l’album, de l’évolution d’Olly au niveau vocal. On peut constater en effet à quel point sa voix a mûri au fil des ans. “Je sais que je dis ça à chaque nouvel album”, confie-t-il “mais c’est vrai : avec l’expérience, nos perspectives changent. C’est comme pour les joueurs de foot : lorsqu’ils commencent à jouer dans la cour des grands, vers 22 – 23 ans, ils sont bons, mais c’est vers 30 ans qu’ils sont les plus forts, les plus au point et les plus expérimentés. Je ne me suis mis à chanter vraiment sérieusement que depuis quatre ou cinq ans. Avant, il m’arrivait de chanter peut-être une fois par mois pour m’amuser, alors qu’actuellement je chante tous les jours, les muscles de ma voix sont donc inévitablement devenus plus puissants. Maintenant j’ai une bien meilleure connaissance de mon registre, des notes que je peux chanter, des choses que je suis capable de faire.”

    Cette évolution et cette ouverture sont également perceptibles au niveau de l’écriture des morceaux. Et d’expliquer : “Je me suis davantage investi et j’adore ça. J’ai une bonne oreille pour sentir ce qui marche et je sais aussi dans quelle direction je veux aller. J’ai définitivement une vision dans ma tête, sans pour autant partir du principe que les gens vont l’accepter sans broncher. Il y a pas mal d’artistes qui, arrivés à un certain stade de leur carrière, n’ont pas envie d’être contredits. Et bien moi, je ne veux jamais devenir comme ça car je pense que c’est ce qu’il y a de mieux dans la musique, c’est la chose la plus importante. J’aime travailler avec d’autres, échanger des idées. Dans cet album, il y a eu beaucoup d’échanges, beaucoup de pas en avant et de retours en arrière, mais c’est comme ça que j’aime travailler. Les gens avec lesquels je travaille exercent ce métier depuis des années et ils excellent dans leur domaine. Il faudrait être fou pour ne pas en tenir compte.”

    Sélectionner les chansons qui seront les singles a été un véritable casse-tête pour Olly, même s’il a bien conscience que cela reste un gros avantage. On peut dire sans exagérer que Never Been Better regorge de singles potentiels. D’emblée, la chanson qui a donné son titre à l’album s’impose comme une évidence avec son rythme irrésistible et son discours positif. “La veille de l’enregistrement de ce titre, j’étais à un concert au Royal Albert Hall”, raconte Olly, “où j’ai vu Roger Daltrey jouer avec Wilko Johnson, avec cette ligne de basse fantastique. Le lendemain matin en studio, elle ne m’avait pas quitté et j’ai dit que je voulais reprendre tout ce que l’on avait fait avant, pour essayer de trouver quelque chose de plus fort. Quelque chose de puissant, de massif. Et c’est à ce moment-là qu’on a trouvé cette ligne de basse imparable qui pousse vraiment la musique. Voilà donc comment est né Never Been Better. Je voulais écrire une chanson qui parle de là où j’en suis dans ma vie actuellement, c’est-à-dire à quel point je m’éclate et je suis en plein rêve.”

    Quant à Wrapped Up, c’est un premier single qui ne manquera pas de mettre le feu en concert. Réalisé avec la participation de Travie McCoy, ce titre mêle un gros son de guitare funk, des cordes lumineuses, une basse imparable et des chœurs euphoriques. Tous les briquets seront allumés et les gorges nouées sur les bouleversants Tomorrow et Nothing Without interprétés au piano. Dans Beautiful to Me Olly rassure sa compagne en lui confirmant qu’il sera toujours là pour elle, et ce titre plein de tendresse rentre instantanément dans la tête. Tandis que le banjo et la guitare acoustique du pêchu Up propulse la chanson, interprétée par Demi Lovato et Olly, vers un puissant refrain.

    Ce qui relie véritablement toutes ces chansons entre elles, c’est la qualité de l’interprétation d’Olly, toujours d’une rare justesse. Si vous vouliez avoir confirmation du talent d’Olly, vous allez être amplement rassuré. Que ce soit en tant que chanteur ou auteur-compositeur, en tant qu’artiste avec trois albums à son actif et un nouveau extrêmement prometteur, en tant qu’interprète capable de captiver 10 000 personnes sur scène, Olly a confirmé son statut comme l’une des stars majeures d’une rare longévité sur la scène pop. “Pour chaque album, ils faut prendre plus de risques,” confie-t-il. “J’ai 30 ans désormais et j’ai fait mon premier album à l’âge de 26 ans. Deux années se sont écoulées depuis Right Place, Right Time – déjà. Me revoilà donc, deux ans plus tard et je crois que cela se sent dans ce nouvel album. Je pense que pour moi c’est l’album de l’affirmation. Il est temps que je sorte de ma coquille et que je devienne un peu plus sérieux.” Difficile donc d’être plus clair : Olly est de retour au sommet de son art.

     

     

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