Old boy
de Park Chan Wook
Drame
Dans le cadre du 11ème festival du Film Coréen qui se déroule pour l’instant à Bruxelles, les spectateurs ont eu l’occasion de voir un classique du cinéma coréen, Old boy, le film qui a mis son réalisateur Park Chan Wook mais également le pays tout entier sur orbite. Deuxième partie de la trilogie de la vengeance avec Sympathy for Mr. Vengeance -présenté dans le cadre du Korean Film Festival en 2019- et Lady Vengeance, ces films ont marqué les esprits, non seulement par leur liberté de ton et l’absence de tabou quant au sujet abordé mais également par la violence physique et psychologique qui parcourent ces œuvres.
Fin des années 80, Oh Dae-Su, père de famille sans histoire, est enlevé un jour sans raison. Séquestré pendant des années dans une cellule, son seul lien avec l’extérieur est une télévision par laquelle il apprend le meurtre de sa femme, dont il est le principal suspect. Au désespoir succède alors la rage intérieure vengeresse qui lui permet de survivre. Il est relâché, toujours sans explication, après 15 ans.
Psychologie très noire
Même si beaucoup de spectateurs ont découvert Park Chan Wook avec Old boy, il est intéressant de faire un parallèle avec le premier film de sa trilogie, Sympathy for Mr. Vengeance et évoquer ce qui les rapproche ou différencie pour discuter du style du réalisateur. Si dans les deux cas, on est a priori fasciné ou rebuté par la violence physique qui s’en dégage, on comprend assez vite que c’est de la psychologie des personnages dont Park Chan Wook se soucie le plus. Des personnages au caractère pervers, sadique et dérangé qui projettent un voile noir sur l’ensemble des protagonistes de ces drames. Des personnages qui manipulent et se font manipuler, qui ne connaissent que la violence pour vivre avec leurs traumatismes.
Dans les deux films, on reconnaît également le soin apporté aux arrangements musicaux accentuant l’état de tension tout au long du récit ainsi que la beauté parfois crasse des visuels.
La vision d’Old boy ne laissera personne indifférent. Film exigeant, visuellement et musicalement d’une grande beauté, il ne vous attendra pas en fin de parcours avec une belle morale à méditer. Park Chan Wook filme la société telle qu’elle est, avec ses moments de beauté mais aussi ses passages sombres. A nous, spectateurs, d’en tirer les leçons.