Mardi soir, outre le concert tant attendu de Great Mountain Fire à l’Orangerie, la Rotonde et le Grand salon du Botanique accueillaient une soirée célébrant les 20ans du label 62TV Records. Au programme : du belge, encore du belge, soit 5 groupes à se mettre sous la dent (en vérité six si on compte le combo garage barcelonais Mujeres).
Les Nuits du Botanique sont pleines à craquer ce mardi soir et il faudra être en forme pour cette soirée 62TV car les sets vont s’enchaîner à la vitesse grand V entre la Rotonde et le Grand Salon.
C’est le groupe Alpha Whale qui se charge d’introduire cette « label party ». Ces quatre gantois surfent sur la vague revival punk-garage lancée au début des années deux mille par les Black Lips ou Thee Oh Sees, en plus pop (entendons plus léger et accessible). Douze cordes et voix faisant la part belle à la reverb confirment les influences sixties. Les mélodies simples et racoleuses ravissent le public de la Rotonde. Le set est bouclé en un peu moins de 40 minutes, respect du programme oblige.
On se dirige ensuite vers le Grand Salon où une foule conséquente attend le groupe PAON. Ce groupe formé par des membres de feu les Tellers et Lucy Lucy! sont accompagnés pour l’occasion d’une chorale de jeunes filles ramenées fissa d’Arlon où ils se sont produits la semaine passée. Et la formule semble marcher à merveille.
Les compositions de PAON aux arrangements sophistiqués mélangés à ces chœurs féminins font souvent frissonner. D’autant plus que la configuration du Musée prête parfaitement à ce genre d’ambiance gospel. Entre ballades blues et explosions psychédéliques, PAON sort sa parure de bijoux pop.
Retour à la Rotonde avec Mad Dog Loose. Première véritable signature du label il y a vingt ans, le groupe se perd en cours de route et se sépare en 1997 après un premier album prometteur. Le groupe réapparaît en 2015 avec l’album Signs From The Lightouse.
Véritable coup dans la tronche de la soirée, l’actuel trio délivre une prestation qui restera dans les annales. Les trois compères ont beau être assis, la puissance qui se dégage de la scène est phénoménale. L’effet est d’autant plus renforcé par cette posture placide. La configuration minimale donne au groupe un son beaucoup plus roots que sur album.
On se croirait en pleine gloire « dEUSsienne » même si la voix d’Alain Allaeys a gagné en profondeur depuis le temps. Le batteur Bernard Plouvier troque sa caisse claire pour se la jouer grosse caisse et violon, le tout agrémenté de riffs de guitare blues acérés. Quelle émotion !
La soirée se poursuit au grand salon avec le groupe bruxello-namurois Italian Boyfriend. Trois garçons, une fille, le gang sous son air juvénile enchaîne les chansons pop absolument fraîches saucées à la Papas Fritas. César Laloux, maître à penser du groupe (et membre de BRNS), frappe systématiquement ses fûts debout de manière frénétique tel un épileptique sous amphet’. Ses boutades désinvoltes avec le public pallient les rares approximations d’un set énergique qui se finira sur une nouvelle chanson plus intimiste.
Les carolos de Spagghetta Orghasmmond termineront cette soirée en apothéose fidèles à leur réputation de trouble-fêtes délirants.
Crevés, certains travaillent demain mais on se dit finalement qu’on est quand même bien en Belgique !