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    Nuit d’ivresse théâtrale au Lac de Genval

    De Josiane Balasko, mise en scène de Nathalie Uffner, avec Odile Matthieu, Thibaut Neve et Julien Van Boeckel. Jusqu’au 5 août au Lac de Genval au Festival Il est temps d’en rire.

    Le festival Il est temps d’en rire a déjà trois ans. Créé au départ pour apporter un peu de rire au milieu du marasme dû au covid, en proposant des spectacles respectant les règles de distanciation sociale en vigueur durant la circulation du virus. Si la maladie semble loin de nous, le festival n’a pas fermé ses portes et l’été est à nouveau synonyme de rires autour du lac de Genval. Depuis l’année passée, une collaboration a commencé avec le Théâtre de la Toison d’Or et en plus des humoristes, la structure propose aussi pour commencer les vacances, un spectacle inédit. Après Sex and Jealousy en 2022, Nathalie Uffner, la directrice du TTO, met en scène cette fois la pièce culte de Josiane Balasko : Nuit d’ivresse.

    Dans un bistrot de gare comme il n’en existe plus, un présentateur télé un peu ringard comme il en existe encore. Arrive une fille paumée, candide, en perm’ de sortie. Il a l’habitude d’être reconnu, elle ne le reconnait pas. Un troisième larron se tape l’incruste : le serveur du bar, collant et bavard comme un serveur de bar. La rencontre entre ceux d’en haut et ceux d’en bas promet d’être électrique.

    Pour interpréter les deux protagonistes de cette pièce, on retrouve deux habitués du TTO, déjà sur scène dans la création de l’année passée : Odile Matthieu et Thibaut Nève. Ils ont la difficile mission de remplacer le duo Josiane Balasko et Thierry Lhermitte (Michel Blanc dans la version théâtrale originale) devenu culte dans son adaptation cinématographique. Si leur talent est indéniable, on est pourtant obnubilé par l’image de Josiane Balasko. Son physique atypique mais assumé ne lui permettant pas de trouver un nombre conséquent de rôles, Balasko a alors décidé d’écrire ses propres histoires afin de représenter ces laissés pour compte à l’apparence ne correspondant pas aux normes. Nuit d’ivresse est certes une comédie mais elle arrive aussi à y insuffler un message sur la différence entre deux mondes et représente parfaitement le côté pathétique de la relation dominant-dominé qui se crée entre les deux personnages.

    C’est justement ce qui manque avec cette version-ci. Si tout est réalisé parfaitement, on se sent plus dans une pure comédie à laquelle il manque ce petit plus de misérabilisme, à laquelle on ressent moins le côté pathétique des protagonistes bien présents dans l’interprétation originale. Mais on ne boude tout de même pas l’opportunité de passer une bonne soirée au bord du lac, bien installé dans un transat.

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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