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    Nouvelles de jeunesse de Nadar

    Nouvelles de jeunesse

    auteur : Nadar
    texte établi et présenté par : Roger Greaves
    édition : D’En Face – Série Nadar écrivain
    sortie : septembre 2015
    genre : Nouvelles

    Gaspard-Félix Tournachon (1820-1910) plus connu sous le pseudonyme « Nadar » était un photographe, aéronaute, caricaturiste et écrivain français. Surtout connu pour ses photographies de Baudelaire, Sarah Bernhardt, Gustave Courbet, Victor Hugo, Edouard Manet, Richard Wagner ou encore Jules Verne, il était également un écrivain prolifique s’illustrant dans des domaines littéraires variés tels que le roman, les poèmes en prose, les brèves de comptoir, les témoignages, les nouvelles, les plaidoiries et les portraits littéraires qui étaient sa spécialité. Ce petit ouvrage des Nouvelles de jeunesse écrites par Nadar regroupe en fait deux récits l’un assez court, l’autre beaucoup plus long.

    L’Indienne bleue raconte l’histoire d’un jeune noble hollandais Mr Van Coppenaël en voyage en France pour échapper à une mère abusive. Même si ni le rang ni la fortune ne lui font défaut, il désire se marier avec une roturière, et plus particulièrement une jeune femme travaillant comme serveuse qu’il croise lorsqu’il prend le train entre Paris et Orléans. Elle le séduit parce qu’elle porte toujours la même petite robe d’indienne bleue tout en restant toujours propre sur elle. Et ce, même lorsqu’il découvrira qu’en fait, elle possède 13 fois la même robe…

    Mademoiselle Crête nous plonge dans la vie d’une femme très âgée et malpropre, défigurée par la petite vérole. Cette femme qui était autrefois belle et pourvue d’un incroyable don pour la musique doublée d’une voix magnifique, a eu la malchance de naître dans une famille où la folie tombe sur les êtres lorsqu’ils deviennent plus âgés. Pourtant promise à un grand avenir de comédienne et de chanteuse, elle refusera le rôle de sa vie pour soigner sa petite sœur dont elle attrapera la maladie qui la défigurera en abîmant de même sa voix. Lorsque son père est interné, elle se retrouve seule pour subvenir aux besoins de son frère et de sa sœur mais après la mort de celle-ci même les cours de musique ne lui permettent plus de survivre car ses élèves ont peur de son aspect. Elle terminera ses jours dans une pension en rendant visite de temps à autre à son frère lui-même aliéné.

    Si le style n’est pas à remettre en cause, il n’en reste pas moins qu’il ne se passe pas grand-chose dans ces histoires qui ne sont pas sans rappeler Jane Austen qui, une génération plus tôt, a écrit 6 romans considérés comme des monuments de la littérature anglo-saxonne où il ne se passe absolument rien mais où les personnages se confondent en bonnes manières et en bienséance à l’occasion de bals ou de goûters en société. Ces Nouvelles de jeunesse sont construites sur le même schéma. Signe des temps, on ne parle pas de politique ou de religion dans la bonne société. Ils ne leur restent plus alors que les banalités ici élevées au plus haut niveau de conversation.

    Cependant, il est intéressant de découvrir cet autre pendant de la personnalité bien fournie de Nadar. Un souvenir d’un autre temps.

    Daphné Troniseck
    Daphné Troniseck
    Journaliste du Suricate Magazine

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