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    Nosferatu, le retour du vampire le plus culte du cinéma

    Une ombre voûtée, des doigts effilés, un long nez crochu… L’évocation du nom Nosferatu suffit à faire resurgir cette image emblématique de l’inconscient collectif. Ce vampire menaçant n’est pas seulement une figure iconique du cinéma d’horreur : il incarne aussi le visage de l’expressionnisme allemand, ce mouvement initié par F.W. Murnau qui a posé les bases du genre horrifique. Avec son adaptation moderne, Robert Eggers offre une nouvelle intensité à l’horreur gothique, souvent ternie par des approches stéréotypées.

    Dans cette relecture, Hutter, fraîchement marié, est envoyé par son employeur pour finaliser une transaction immobilière avec le mystérieux comte Orlok. Malgré les avertissements inquiétants qu’il reçoit sur son chemin, il persiste dans sa mission. Une fois arrivé au château, il signe un contrat rédigé dans une langue mystérieuse, sous l’influence oppressante du comte. Hutter découvre ensuite la véritable nature du comte : un vampire fasciné au point de l’obsession par sa femme Ellen. Hutter comprend qu’il a signé pour la chute de son mariage.

    Fidèle à son esthétique singulière, Eggers s’empare de Nosferatu pour approfondir ses thèmes de prédilection. Après la chasse à la sorcière et la folie en mer, il continue d’explorer des territoires aussi sombres qu’introspectifs. Obsession, profanation et isolement s’entrelacent ici, tout en respectant la riche tradition gothique. Le film transcende la simple itération. Il a une aura mêlant mysticisme et horreur psychologique, magnifiée par une image sombre et viscérale. L’univers visuel trouve ici un équilibre parfait entre un respect des origines expressionnistes et une approche résolument moderne.

    Nosferatu trouve également sa modernité dans le traitement du personnage d’Ellen. Traversée par des désirs ambigus, elle incarne une figure complexe, empreinte de tensions inavouées. Eggers en fait un film chargé d’érotisme, qui culmine dans un climax à la fois sensuel et troublant : un parti pris audacieux qui répond pleinement au besoin de renouveau pour ce type de récit.

    Si Nosferatu n’est peut-être pas le sommet gothique de l’année, il reste une proposition osée et élégante d’un classique intemporel. Une belle manière de clôturer une année riche en émotions cinématographiques.

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    NosferatuRéalisateur : Robert EggersGenre : Epouvante-horreurActeurs et actrices : Lily-Rose Depp, Nicholas Hoult, Bill SkarsgårdNationalité : USADate de sortie : 25 décembre 2024 Une ombre voûtée, des doigts effilés, un long nez crochu… L’évocation du nom Nosferatu suffit à faire resurgir cette image emblématique de...Nosferatu, le retour du vampire le plus culte du cinéma