De Laura Vossen, mise en scène d’Adèle Cooken. Avec Danila Di Prinzio, Kelly Huygens, Arnaud Crèvecoeur et Laura Vossen. Du 23 janvier au 9 février au Théâtre Les Riches Claires.
Diane vient de planter 200 invités. Elle a fui avant de dire oui. Avec ses deux meilleures copines Alice et Ariane, elles font le bilan de leur vie sentimentale. Une réflexion moderne sur l’amour menée par trois trentenaires aux personnalités colorées.
Dans un décor minimaliste, avec des objets « invisibles », les trois comédiennes usent d’une gestuelle extravagante mais plaisante, d’une prose digne d’un Molière suivi d’un langage familier qui peut parfois troubler.
Sans réelle ligne directrice, le public est témoin de bribes de vie des trois copines : un road trip à Couvin, des séances de pseudo taï chi, un rendez-vous gâché, un sms hasardeux, bref, des situations – parfois très gênantes – auxquelles les spectatrices (pardon messieurs) s’identifient aisément. Drôle, sarcastique, culotté et sans langue de bois ! Toutes les trois névrosées au possible, Ariane est amoureuse de l’amour, Alice n’aime pas assez, et Diane se persuade d’avoir fait le bon choix de quitter sa vie confortable. Avec leurs idéaux propres, chacune a un rapport différent aux relations, à l’amour, aux hommes. D’ailleurs, « l’Homme » est incarné par un seul et même comédien et représente une multitude de personnages masculins. En passant par le beauf sexiste, le romantique ou encore le maladroit, il restera toutefois toujours en retrait par rapport aux trois actrices. Toujours en osmose et hyper complices, elles délivrent un jeu parfait, sans jamais tomber dans l’exagération.
Le spectacle se dote d’une composition musicale toujours bien adaptée et moderne et vacille entre sisterhood, girl power et crêpage de chignons tantôt violents, tantôt touchants et tantôt hilarants, parfois les trois en même temps (oui c’est possible). Avec une « morale » mignonne et bienveillante sur l’acceptation de soi et les multiples façons d’aimer son prochain (non, il n’y a pas « THE » bonne façon d’aimer), nous regretterons tout de même le but ultime de ses trois femmes : trouver chaussure à son pied à tout prix. Comme si la condition sine qua non du bonheur résidait dans les relations amoureuses.
Avec le cœur qui fond et un sourire béat aux lèvres, Nos miracles ordinaires s’affranchit tout de même de l’étiquette « RomCom » et ravira tant la gente féminine que masculine.