Ninja Turtles
de Jonathan Liebesman
Action, Aventure
Avec Megan Fox, Will Arnett, William Fichtner, Alan Ritchson, Noel Fisher
Sorti le 15 octobre 2014
Le Clan des Foot sème la terreur à New York. Mené par le terrible Shredder, il subit néanmoins des revers face à des justiciers mystérieux sortis tout droit des égouts : Les Tortues Ninja. Entrainées aux arts martiaux par leur maître Splinter, ces tortues mutantes vont tenter de déjouer le dessein malveillant de leur ennemi.
Il y a plus de vingt ans, Steve Barron adaptait pour la première fois au cinéma cette histoire issue des comics américains. À l’époque, les tortues n’étaient autres que des acteurs costumés. Aujourd’hui, les images de synthèse et la 3D ont pris le relais. Une mutation de plus pour des tortues déjà bien malmenées génétiquement parlant. Si l’idée séduit, le résultat est plus mitigé.
C’est un fait certain, il fallait être sacrément ambitieux et talentueux pour redonner un coup de jeune aux Tortues Ninja. De surcroit, les réalisations des années 90 avaient engendré une certaine idolâtrie de la part des plus jeunes. Ces jeunes qui ont grandi et qui attendent dès lors avec une certaine crainte la production surboostée de Michael Bay (via sa société Platinum Dunes).
Ceux-ci seront à moitié rassurés car ce nouveau film se révèle être une demi-déception.
Tout d’abord, il est utile de souligner la fidélité dont ont fait preuve les scénaristes de cette nouvelle adaptation. Le fan des premières heures retrouvera dans celle-ci tout ce qu’il a pu apprécier jadis. L’humour des tortues est reproduit à l’identique, le contexte est globalement similaire à l’histoire initiale et, chose importante, la violence est amenée avec retenue et pudeur. C’est d’ailleurs ce dernier point qui démarque réellement les Tortues Ninja de la kyrielle de super-héros que les studios américains nous resservent chaque année dans les salles obscures.
De plus, même si elle est cousue de fil blanc, l’histoire est construite de manière à amuser petits et grands par son côté décalé. Tout cela agrémenté d’un rendu visuel irréprochable, nous aurions pu être séduits.
C’était sans compter sur de nombreux défauts renvoyant à une seule et même cause : la surenchère générationnelle. En rajeunissant ces fameuses tortues, la réalisation a travaillé dans l’excès. Premièrement, elles sont boostées aux hormones et, par volonté de réalisme, se sont enlaidies à un point tel que nous déconseillerions ce film aux plus jeunes d’entre nous. Deuxièmement, au lieu de rester ancrées dans le New York des années 80-90, les tortues ninja se voient affublées d’une dégaine de gangsta. C’est bien simple, à les entendre parler et évoluer, nous avons eu la désagréable impression de découvrir le dernier clip de 50 cent. Bref, le spectateur ne s’identifie plus à un quatuor, de batraciens certes, mais doté auparavant d’une ligne de conduite exemplaire, même si humoristique.
En résumé, nous nous sommes faits une joie de retrouver à l’écran les quatre tortues qui avaient bercé notre jeunesse. Mais la « mise à jour » exagérée de celles-ci, combinée à la transformation risible de leur ennemi Shredder, nous a laissé coi.