titre : Nico : The End
auteur : James Young
éditeur : Séguier
sortie : 8 novembre 2018
genre : chronique
James Young s’est donné le défi, pour son premier ouvrage, de relater aussi honnêtement que possible et sans filtre, les dernières années de la vie de Nico, à la fin des années 80. C’est un jour comme les autres qu’il voit le fameux Dr Demetrius, qui s’est lui-même institué manager, lui proposer de partir en tournée comme pianiste pour accompagner Nico. Incrédule, il accepte néanmoins et plaque de prometteuses études universitaires pour se retrouver embarqué dans une aventure surréaliste et pour le moins rocambolesque où les concerts bâclés côtoient les mauvaises paies et la recherche sans fin de dope dont Nico fait une consommation ahurissante.
Mais qui est Nico ? Une grande teutonne blonde entre deux âges, accro à l’héroïne, anti-héros par excellence de cet ouvrage qui se situe à la frontière entre les mémoires, la biographie et le road-trip. Egérie d’Andy Warhol, modèle de nombreux photographes célèbres pour son androgynie assumée – d’où le choix de son surnom de Nico – et membre iconique du Velvet Underground, c’est dire si le personnage est emblématique des années 60-70.
Mais Nico, toute égérie qu’elle fut, reste une junkie égoïste et fainéante. Une chanteuse-compositrice qui déteste répéter et est incapable de décrire à ses musiciens ce qu’elle souhaite pour enrober et sublimer ses mélodies. Malheureusement, les musiciens n’étaient pas nécessaires, l’idée de former un groupe pour accompagner Nico venait du Dr Demetrius et lui seul savait pourquoi. En effet, les mélodies de Nico se suffisaient à elle-mêmes et la fascination qu’elle exerçait sur son public lorsqu’elle chantait de sa voix grave seulement accompagnée de son vieil harmonium, ne souffrait pas de la présence d’autres musiciens. Et malgré son addiction, Nico ne manqua jamais un de ses concerts.
Dans Nico : The End, on suit donc les pérégrinations d’un groupe de musiciens qui n’en est en fait pas un, toujours à la recherche d’héroïne, voyageant dans un vieux van pourri, saccageant chaque lieu par lesquels ils passent. James Young se perd malheureusement dans des conversations qui n’ont ni queue ni tête et des descriptions glauques. Malgré tout, cela reste un témoignage qui nous plonge dans les tournées d’artistes de seconde zone, bien loin de l’image “strass et paillettes” que nous renvoient les stars de la musique. Pour le coup, Nico : The End est vraiment rock’n’roll. On aime ou pas.