Titre : New York sans New York
Auteur : Philippe Delerm
Editions : Seuil
Date de parution : 4 février 2022
Genre : Portrait, Essai
New York sans New York est un livre qui collige, chapitres après chapitres, les anecdotes savoureuses d’une ville fantasmée par son auteur. À travers la littérature, l’agencement géographique, l’histoire et la culture exportée, grâce au rayonnement de cette grande capitale, Philippe Delerm s’éblouit d’une ville jamais vécue, en doux rêveur craintif de rompre l’image par le réel.
Un livre d’une non-visite recensant livres, poésies, films et auteurs autour d’un sujet fétiche narré subjectivement d’une écriture légère, précise et ciselée. Un très bon moment « fauteuil de lecture », d’une excellente décontraction de fin de journée où la succession des chapitres en aparté vous donnera le plaisir de vivre une saga durant quelque temps. Si le récit en lui-même ne laisse pas directement un souvenir impérissable, le partage de cet auteur emmène le lecteur à la découverte d’un véritable glossaire thématique.
Me voici, en quête d’écriture, à mon tour, en quête de vérité sur le sujet : NY. Une certitude, tout comme l’auteur j’attendrai demain pour aller à NY, me demandant si la manière dont Delerm exprime sa vision est proche d’une réalité ? Je pars alors questionner mon père sur son marathon, je lis les poèmes de Walt Whitman, en quête de réel auprès de figures d’autorité face à mon inexpérience, en quête de réponses sur un lieu que mes pieds attendent de frôler.
Comment croire et comment voir, comment se fantasmer une cité ? Voilà le propos de Philippe Delerm. Un essai qui pourrait être « qu’aimerais-je là-bas ? ». Une compilation d’images de paysages et d’activités de report de l’actualité de la presse, de la télévisuelle, du cinéma : tant de recherches sur son sujet… Une chose est sure, si la lecture ne vous transporte personnellement pas à travers des rues et des atmosphères, vous aurez de quoi vous mettre sous la dent pour croquer un avant-goût de la Grosse Pomme. Et si ce n’est à travers les lignes de ce récit, la démarche de Delerm pousse à la rêverie du « et pourquoi ? » ou bien peut-être pour certain.e.s, passer le grand Atlantique du « et pourquoi pas ? ». Quoi qu’il en soit, me voilà qui finalement voyage. Enfin…
Pourquoi le non voyage d’un écrivain ? Un fantasme doit-il être destiné à rester dans l’imaginaire pour se préserver de la déception d’un réel limité à notre perception ? Ou bien le confort douillet du fauteuil d’intérieur offre à nos pensées un décor sublimé, trop ouvert pour rompre l’écrin d’une idée face à une réalité inembrassable ? D’après les propos grandiloquents de l’auteur sur la ville chère à son cœur.