La Fondation Saint-Jean organise ce 30 octobre un concert sur les mystères de la ville de Venise à l’époque baroque, au Théâtre Royal des Galeries, afin de poursuivre son aide à Domino, le service de psychiatrie infantile de la clinique Saint-Jean. Une mise en scène originale et portée par la musique de Vivaldi et de Pergolese. Les fonds récoltés serviront à financer des activités ludiques et des aménagements pour les enfants en détresse accueillis à la clinique.
André Coja, le directeur de la Fondation, participe pleinement à l’élaboration et l’organisation du concert.
Vous n’en êtes pas à votre coup d’essai, dans l’organisation de concerts. Quand avez-vous commencé ?
En effet, j’ai débuté en 2006 par un concert de musique classique qui était destiné, déjà à l’époque, à l’enfance en détresse. J’avais une amitié profonde vis-à-vis d’un juge à la jeunesse et je voyais le mal qu’il avait dans son métier, notamment dans les maisons d’accueil, où il y a des problèmes d’argent. L’un des moyens pour faire entrer de l’argent rapidement, c’est l’organisation de concerts, pour autant que ce soit des concerts prestigieux, avec des musiciens de très haut niveau. De plus, nous sortons des sentiers battus en écrivant nos propres scénarios et notre mise en scène autour de la musique.
Quelles seront les particularités de Mysteries of Venice ?
Pour ce concert-ci, je voulais rassembler beaucoup de jeunes sur la scène. Il y aura donc pas mal d’étudiants du conservatoire de musique de Liège. Nous avons aussi trouvé deux solistes de talent, une jeune soprano italienne et un jeune baryton espagnol, issus d’une école de chant à Gand. Nous aurons également les danseurs du conservatoire de danse de Bruxelles, qui ont entre quinze et dix-sept ans. J’ai fait appel à un metteur en scène pour faire le lien entre tous ces artistes et faire répéter les musiciens et les chanteurs. Il s’agit d’Henri Farge, notre directeur artistique. Il vient spécialement de Lyon plusieurs fois par mois, bénévolement, pour nous épauler. Nous avons également engagé une comédienne. Celle-ci va narrer, entre chaque morceau, ce qu’il se passait à Venise à l’époque baroque.
Combien de temps demande l’organisation d’un concert tel que celui-ci ?
J’aime préparer le prochain concert environ douze mois à l’avance. On laisse faire le temps et en général au bout de deux mois, je sors une idée. On essaie vraiment depuis quelques années de construire une idée de spectacle autour des musiciens. Il y a trois ans, nous avions eu l’idée d’un voyage musical qui suit le parcours de l’Orient-Express. Ce concert avait rencontré un grand succès.
Quels aspects de la vie de ces enfants l’argent de ces concerts permet-il de financer ?
Nous aidons les enfants dans leur quotidien, pour tous les aspects sportifs, culturels et autres. Les soins de la clinique sont subsidiés, donc nous n’intervenons pas pour le logement et les médecins. Nous finançons un seul membre du personnel : une psychologue qui permet de faire d’un trait d’union entre l’enfant et ses parents ou sa famille d’accueil. Autrefois, le service de psychiatrie infantile n’avait pas de salle de sport ni d’espace de jeux extérieur. Les enfants faisaient l’atelier de poterie dans la cuisine et il n’y avait pas de finances pour leur permettre de faire de l’hippothérapie. Nous avons donc mis en place tout cela. Un enfant battu ou violé, si on le laisse seulement dans le milieu médical et psychiatrique, il y a de fortes chances qu’il pleure souvent et qu’il fasse des crises d’angoisse. Mais quand on donne des activités ludiques aux enfants, cela leur permet d’évacuer beaucoup de stress.
Quels sont les derniers projets ou aménagements que la fondation a pu mettre en place ?
Nous avons installé, récemment, une salle d’apaisement avec des parois qui soulagent les chocs, afin qu’ils puissent pleurer, taper dans tous les sens ou se défouler sans se faire mal. Il y a aussi une caméra et un accompagnateur au cas où. Les premiers jours, certains enfants se font mal à eux-mêmes à cause du traumatisme, malgré leur présence à la clinique. Cet aménagement était donc nécessaire. Il y a des enfants qui arrivent vraiment cassés, déstructurés, et qui se montrent violents envers eux-mêmes. Nous souhaiterions donc aussi aménager une chambre dans laquelle ils vont rester la première semaine avec un lit de crise. Ces enfants y bénéficieront de la surveillance, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, d’infirmiers psychiatriques pour les calmer.
Les enfants pris en charge actuellement par la clinique seront-ils présents pour assister au concert ?
Nous aimerions bien en avoir quelques-uns, oui ! Nous l’avons demandé à la clinique, surtout que trois d’entre eux adorent la musique. Ce sera compliqué, car il faut l’autorisation parentale, mais aussi parce que certains, à cause de ce qu’ils ont vécu, sont encore assez violents et doivent être pris en charge. Donc c’est en cours, mais il faut demander un tas d’autorisations et tout cela prend du temps.
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