My Rembrandt
d’Oeke Hoogendijk
Documentaire
Sorti en VOD le 5 mai 2020
My Rembrandt est un film documentaire qui, à travers trois récits parallèles, dévoile les aspects techniques, politiques et économiques liés à la revente des tableaux de grands maîtres. Un reportage dans les coulisses du marché de l’art qui est aussi un hommage à l’un des artistes les plus importants du siècle d’or hollandais.
À la recherche des tableaux oubliés de Rembrandt
Plutôt qu’un film sur le peintre et son œuvre, My Rembrandt est avant tout un reportage sur les acteurs du monde du marché de l’art. Un monde très masculin dans lequel se croise mécènes, experts, intermédiaires et responsables de musées. Le film débute dans les bureaux du marchand d’art Six à Amsterdam. Jan Six, onzième du nom, héritier de l’entreprise familiale, pense avoir découvert un nouveau tableau de Rembrandt jusque-là inconnu : le Portrait d’un jeune homme avec une collerette de dentelle. Son objectif : prouver l’authenticité de cette œuvre pour se faire un nom dans le monde de l’art.
Parallèlement à cette quête de reconnaissance, qui constitue l’intrigue centrale du film, le réalisateur Oeke Hoogendijk nous emmène dans le château écossais du Duc de Buccleuch, propriétaire d’un portrait de Rembrandt représentant une vieille femme en train de lire (Old Woman reading, 1655). Le film évoque enfin les tractations politiques ayant mené le Musée du Louvre à Paris et le Rijksmuseum d’Amsterdam à acquérir ensemble les deux tableaux de Marten Soolmans et Oopjen Coppit mis en vente par la famille Rothschild en 2016.
Passion, ambition et argent
Au-delà de la passion pour la peinture, My Rembrandt dévoile les jeux d’influence et de pouvoir au sein des milieux artistiques. Filmée à la manière d’une émission de télé-réalité, la quête de reconnaissance de Jan Six offre une vision critique des marchands d’art et de leurs motivations. Outre une forte couverture médiatique, la découverte du nouveau portrait de Rembrandt par Six est en effet entachée d’une controverse quant aux conditions d’acquisition du tableau.
Malgré quelques longueurs, le film a l’avantage de mettre en avant la parole de ces individus fortunés souvent issus de l’aristocratie pour qui l’accès aux œuvres des grands maîtres est un marqueur d’identité et de réussite sociale. L’œuvre de Rembrandt et le contexte dans lequel le peintre a développé son art sont, eux, à peine évoqués.
Les amateurs du siècle d’or hollandais se consoleront avec plusieurs gros plans magnifiques permettant au spectateur de s’immerger dans les œuvres dont il est question et d’en examiner les détails, des cols brodés de dentelle aux ridules sur les visages, en passant par les magnifiques effets de clair-obscur.