Music Hole
de David Mützenmacher et Gaetan Liekens
Comédie
Avec Wim Willaert, Vanessa Guide, Laurence Oltuski
Sorti le 11 août 2021
Régulièrement, un film vient rappeler au monde à quel point les belges sont fous ! C’est arrivé près de chez vous avait ouvert la voie à ce phénomène, suivi par quantité d’autres films comme Dikkenek (2006), La Merditude des choses (2009) ou le récent De Patrick (2019). Des films parfois étranges, remplis des personnages hauts en couleur, et souvent – c’est mieux – terriblement gênants à observer. Music Hole fait partie de cette catégorie.
Petit comptable effacé, Francis cherche désespérément à recoller les morceaux de son mariage raté avec Martine, épouse haineuse et infidèle. Un matin après une nuit bien arrosée, Francis se réveillera désorienté, face à une situation surréaliste qui l’amènera à vivre quantité d’évènements plus fous les uns que les autres.
Expliqué comme ça, on pourrait croire à une histoire inspirante de voyage spirituel façon Mange, prie, aime. Sauf qu’en réalité, tout se passe à Charleroi avec des « barakis », un comptable déterminé, des tueurs tordus, des policiers fantasques et du caca. En somme, le meilleur du cinéma belge !
Les acteurs sont formidables – mention spéciale à Tom Audenaert qui crée un personnage délirant – , les situations cocasses au possible, le scénario relativement peu prévisible et les dialogues complètement dingues. Comme par exemple : « S’il est en train de chier dans un sachet hein, c’est pour se venger », ou encore « Quand t’as des tranches de mortadelle devant les yeux. Hé ben, faut enlever les pistaches hein fieu ».
Bref, une poésie sonore, visuelle et une originalité comme seuls les habitants du Plat Pays en ont le secret !
Séduit par le film, Jean Dujardin aura lui-même été jusqu’à qualifier celui-ci de « Pulp Fiction belge formidable ». Mais, derrière ses allures de film choral, Music Hole conserve néanmoins toute une identité qui n’appartient qu’à lui et le distingue d’autres métrages du même genre.
En somme, Music Hole représente ce que le cinéma belge sait faire de mieux : fou, surréaliste, tordu et décomplexé. Si ce type d’humour et d’atmosphères ne plaira forcément pas à tout le monde, il faut cependant saluer l’originalité de son scénario ainsi que la mise en scène de David Mützenmacher et Gaëtan Lekens. Une réussite rafraîchissante à mille lieues du formatage, de la paresse scénaristique et du manque de goût trop souvent rencontrés dans les productions francophones.