auteur : Emmanuelle Delacomptée
éditions : JC Lattès
date de sortie : août 2014
genre : Humour, autobiographie
Nous voici plongés dans le quotidien d’une jeune enseignante qui découvre la dure loi de l’autorité scolaire. Les élèves chapardent, n’écoutent pas, n’en font qu’à leur tête. Et notre héroine ne s’en sort pas.
– Mais madame, me dit Douglas, vous êtes trop gentille !
– C’est vrai ! renchérit Charlotte, vous nous punissez pas, alors on en profite ! On n’est pas comme ça avec tous les profs !
Alors, elle redevient élève à son tour et jongle entre la théorie de sa formation et la pratique que lui montrent les autres professeurs. Le tout relancé par de nouveaux défis chaque jour d’école. Les écoliers ont tous une personnalité très forte et laissent ainsi de grandes quêtes à leur professeure. Elle veut les faire progresser, coûte que coûte. Même s’il faut ravaler ses larmes, même s’il faut se confronter aux parents qui s’occupent avec maladresse, voire avec indifférence de leurs rejetons. L’étendard de la victoire ne pourra vibrer que lorsque Douglas ne mettra plus ses pieds sur son bureau, que Charlotte cessera son rire de perroquet ou encore que Jason ne répondra plus en insultant tout le monde. Et surtout qu’ils prendront tous goût à apprendre avec leur nouvelle professeure.
Molière à la campagne est un roman biographique qui décrit avec des détails très vivants les anecdotes familières à chaque école. Et même si le cadre se trouve à la campagne, les enfants sont finalement les mêmes qu’en ville, la technologie est arrivée jusqu’aux zones rurales. On sent le vécu et l’émotion personnelle couler le long de chaque phrase et la description du ressenti de l’héroïne effleure l’imaginaire, mais garde une réalité qui fait la force de cet ouvrage. Un récit très simple, une aventure scolaire, mais dont la véracité est terriblement poétique et dont l’histoire suit deux chemins : L’enseignante face aux élèves difficiles, et la même héroïne qui redevient étudiante et qui ne peut s’empêcher d’être dissipée à ses propres cours. Un cercle vicieux qui pose la question suivante : « Qui apprend le plus, au bout du compte ? L’élève ou le professeur ? »