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    Moi la Malmaison – L’amie intime de Joséphine de Françoise Deville

    auteur : Françoise Deville
    édition : de la Bisquine
    sortie : avril 2018
    genre : histoire

    Chaque lieu empreint d’histoire dégage une énergie particulière, certains pensent même qu’ils possèdent une âme… Dans Moi la Malmaison – L’amie intime de Joséphine, Françoise Deville prend le parti de faire parler les murs de ce château de campagne, complètement remanié à l’image de son illustre propriétaire Joséphine de Beauharnais. Ce postulat nous permet d’aborder la fabuleuse histoire de Joséphine et de Napoléon – qu’on ne présente plus – sous un autre angle, comme si l’on éclairait les scènes de manière indirecte révélant des détails de l’intimité de la vie du couple auparavant laissés dans l’ombre.

    Cependant, on déplore qu’il ne soit pas plus fait mention des trésors qu’abritaient les murs de la Malmaison, mélange hétéroclite d’objets d’art qui s’invitaient dans chaque pièce dans le style du cabinet de curiosités très en vogue à l’époque et pour lesquels Joséphine, en grande collectionneuse, dépensait des fortunes. Mais, si les sculptures ramenées de la campagne d’Egypte pouvaient côtoyer des toiles de peintres primitifs flamands ou des vases Ming dans une disposition et un mélange des genres qui nous semblerait d’un goût douteux aujourd’hui, Joséphine choisissait soigneusement les oeuvres qui décoreraient les murs de son havre de paix. Elle possédait, de plus, le flair pour dénicher et parfois pressentir les chefs-d’oeuvres. Il y a également peu de détails sur la topographie du jardin du domaine de la Malmaison. Mais on mentionne bien la contribution importante de Joséphine à l’acclimatation d’un tas de plantes exotiques pour lesquelles elle avait fait construire une immense serre et qui lui rappelaient sa Martinique natale. Folle des roses dont elle porte le prénom, elle en possédait de nombreuses variétés. Sa plus grande réalisation et sa plus grande fierté personnelle, furent ses collections de plantes qui demeurèrent longtemps les plus complètes d’Europe, les étudiant en botanique à l’université investissant même les lieux pour y faire des recherches.

    On ne mentionne pas non plus l’histoire du bâtiment pas plus qu’on ne nous le décrit en profondeur. On a donc un peu du mal à imaginer les protagonistes de l’histoire évoluant dans un lieu qui reste inconnu. Si l’on ne connait pas le bâtiment et que l’on n’a pas d’illustrations à l’appui, il est très difficile d’imaginer les pièces dont on parle, leur mobilier, leurs couleurs, leurs décorations, etc.

    Au final, on est donc un peu déçu. On a certes un point de vue inédit, porté par une jolie écriture et une aisance à raconter les histoires. Le souci c’est que cette histoire a déjà été adaptée des toutes les manières possibles et nous n’apprenons ici rien de nouveau. L’idée d’octroyer à un bâtiment la fonction de narrateur était aussi une bonne idée mais il aurait fallu la pousser plus loin en humanisant la maison, en la décrivant et en racontant son histoire. De bonnes idées donc, mais qui manquent d’aboutissement. Un livre sympa à lire mais qui ne provoque pas d’étincelles non plus.

    Daphné Troniseck
    Daphné Troniseck
    Journaliste du Suricate Magazine

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