The Way Back
de Maxime Jennes et Dimitri Petrovic
Documentaire
Présenté dans le cadre du Festival Millenium
Sélectionné dans la compétition belge du festival Millenium, The Way Back est une fable poétique sur le voyage entrepris par les migrants en Europe. En retournant sur ses pas, Hussein nous montre la réalité d’une fuite d’un pays en guerre vers un autre en paix et tous les déboires et absurdités que cela comporte.
Hussein a fui l’Irak pour la Belgique il y a quelques années. Un an après, accompagné de sa compagne rencontrée en Belgique et d’une petite équipe de tournage, il fait le chemin inverse, du parc Maximilien à Bruxelles, au camp d’Athènes où il s’était retrouvé au départ. Ce voyage ne sera pas facile face aux complexités des frontières des pays européens traversés. Mais il sera l’occasion de donner la parole à ceux qui n’ont pas eu sa chance.
C’est à travers une lettre adressée à sa fille sur le point de naître qu’Hussein aborde le thème de la migration, des frontières et des racines lors d’un retour sur son parcours pour atteindre la Belgique. Un grand sourire, des yeux clairs et un caractère solaire, Hussein parle de son expérience avec beaucoup de résilience et d’humour. Lui, il y est arrivé, grâce à sa volonté mais aussi à la chance. En faisant le périple à l’envers, il montre la réalité vécue par les réfugiés qui fuient l’insécurité et tentent d’atteindre un pays d’Europe. Muni d’une carte de résident, son statut l’empêchera pourtant de passer les frontières européennes au-delà de l’espace Schengen. Même dans l’autre sens, ce sera compliqué. Mais face aux autorités, Hussein gardera toujours son optimisme et son sourire, ce qui rendra ses échanges parfois cocasses.
Après de nouvelles démarches administratives, il arrivera à rejoindre la Grèce et ira à la rencontre, non sans mal, des réfugiés dans un camp de la capitale. « Je serai reconnaissante quoi qu’on me donne », « Nous voulons juste un chemin pour atteindre un monde sûr », déclarent les personnes qu’Hussein rencontre. Ils lui raconteront leurs expériences, leurs espoirs et surtout leur résignation face à une Europe qui les traite à peine comme des êtres humains.
Et puis, il y a aussi la musique qui joue une part importante dans ce film. Avec son oud, sorte de luth, Hussein joue des mélodies nostalgiques de son pays tout au long de la route, accompagné par sa compagne au violoncelle. La musique rythme en douceur la narration et rend le tout très paisible et poétique malgré les frustrations et injustices rencontrées durant leur voyage.
Sans jamais pointer du doigt les politiques migratoires européennes, la manière dont ce petit groupe fort sympathique tente de traverser l’Europe en se voyant perpétuellement confronté aux diverses complications en dit long sur l’absurdité de la situation. Hussein réussira son pari non sans mal, et par la naissance de leur fille, le couple belgo-irakien prouvera une fois de plus que migration et intégration peuvent s’accorder en harmonie.