Vous en conviendrez, il est à priori inutile de vous présenter Mika. Mais comme certains d’entre vous étaient peut-être en voyage sur la lune ces dix dernires années, retraçons un bref résumé de sa carrière. Le chanteur libano-anglais préféré des Français a depuis 2007 et son premier album, Life in Cartoon Motion, gravi les échelons de la gloire. Connu mondialement pour des succès comme Grace Kelly, Big Girl you are Beautifull ou encore Relax, Take it Easy, Mika s’est également par la suite installé encore plus confortablement dans le cœur de nos voisins français grâce à son rôle de coach pour l’émission The Voice.
Le chanteur nous revient aujourd’hui avec un 4ème album, No Place in Heaven, qu’il confesse avoir mis pas mal d’années à écrire. Nous avions déjà eu droit à un avant-gout il y a quelques semaines avec la sortie du single Talk About You. Si ce morceau n’était pas déplaisant, il n’était pas non plus spécialement original et s’avérait au final un peu décevant. Et bien cette impression est exactement celle que nous avons eue après avoir écouté l’album dans son intégralité. Ce n’est pas mauvais, c’est de la pop d’assez bonne facture, mais ce n’est pas ce que nous attendions de Mika.
Celui-ci nous avait prévenu, nous aurions droit à plus de chansons d’amour et à des textes plus matures et travaillés. Mais paradoxalement, cette maturité nuit à notre sens au résultat final. Nous ce qu’on a aimé chez Mika, ce sont ses chansons un peu folles, décalées, entrainantes, bref sincères et spontanées. Sur No Place in Heaven, chacun de ces ingrédients perd un peu de saveur. Tout est plus convenu et plus prévisible.
Sur les 11 titres que composent l’album (plus les différents titres bonus selon les versions, dont l’excellent Promiseland), cinq peuvent être considérées comme des ballades. A noter que l’une d’entre elle, Last Party, est un hommage à l’idole de Mika, Freddie Mercury. Et c’est assez étrange, vu que à notre avis, c’est l’album du chanteur dans lequel on entend le moins l’influence du génial frontman de Queen. A part cela, chacune des autres ballades possède sa propre couleur la rendant intéressante, mais encore une fois pas indispensable.
Ce n’est pas nouveau chez Mika, mais la production est bien trop propre, du style gendre parfait premier de classe. Si cela apporte une clarté dans la musique, ça enlève une fois de plus un côté un peu rock’n’roll aux compositions.
All She Wants et You’re The Devil, deux chansons assez réussies et dansantes de l’album, confirment cette impression de manque de folie, tout comme la chanson Rio d’ailleurs. Ça bouge, c’est entrainant mais ça aurait pu l’être bien plus. Staring At The Sun quant à elle, ferait une parfaite chanson pour l’Eurovision, ce qui ne sonnerait peut-être pas comme un compliment pour le chanteur.
Good Wife est une des réussites de cet album. Même si le chanteur se retient de trop une fois de plus, elle est diablement entrainante avec une mélodie qui restera dans votre tête, ce qui est un signe qui ne trompe pas.
Le disque se termine par une nouvelle ballade intitulée Ordinary Man. Un homme ordinaire, mais bon sang, c’est justement ce qu’on ne veut pas que Mika soit !! Calmons-nous, car nous sommes pleinement conscients que si l’album nous a déçus, il plaira sûrement à une bonne partie des fans de l’artiste qui seront sensibles à son évolution et à son travail. La pop de Mika est toujours d’une qualité bien au-dessus de la moyenne. Et c’est justement car nous savons que l’artiste a beaucoup de talent que nous sommes plus dur avec lui.
No Place in Heaven ne laissera donc pas le public indifférent, et je vous conseille d’y jeter une oreille pour vous forger votre propre opinion. Après ça, libre à vous de nous reprocher de n’avoir rien compris à l’évolution de l’artiste, mais en attendant, on persiste et signe : Cet album n’est pas mauvais mais on regrette franchement un cruel manque de folie dans les compositions tout comme dans l’interprétation.