Mise en scène de Daniel Scahaise avec Maxime Anselin, Daniela Bisconti, Barbara Borguet, Isabelle De Beir, Jaoued Deggouj, Daniel Dejean, Dolorès Delahaut, Loïc Dombret, Alessian Dormal, Robert Guilmard, Renata Kambarova, Stéphane Ledune, Julie Lenain, Bernard Marbaix, Sylvie Perederejew, Hélène Theunissen, Laurent Tisseyre et Mathieu Alexandre, Sophie Barbi, Charlotte Beckers, Caroline Bertrand, Bérénice Bouregba, Marie Braam, Nora Cailleau, Elisabeth Cornez, Lucie de Grom, Mathilde de Turck, Leo Delemen, Sophie Delogne, Julie Dieu, Pauline Discry, Alexandra Georgiadis, Justine Géradon, Virginie Goossens, Zoé Henne, Maxime Houplain, Nathalie Huysman, Mélanie Lefèvre, Nathan Michel, Charlotte Mousset, Laura Noël, Raphaël Sentjens… (élèves du conservatoire)
Du 17 septembre au 24 octobre à 20h15 au Théâtre des Martyrs
La mythologie grecque a connu son âge d’or sur les planches des théâtres il y a bien longtemps, et vouloir remettre les classiques d’antan au goût du jour constitue un défi qui ne manque pas d’audace. Aujourd’hui, le théâtre des Martyrs, en collaboration avec le Théâtre en Liberté, a relevé le défi.
Si le nom d’Euripide évoque encore quelque chose à celui qui fut attentif sur les bancs de l’école, en est-il de même pour l’héroïne de l’une de ses plus grandes tragédies : la terrible Médée ?
Néanmoins, que l’on soit friand ou non de tragédies grecques, il est un fait sur lequel une majorité des spectateurs s’accorderont : cette interprétation de Médée est une performance. Certes l’entrée en matière est un peu indigeste. À moins d’être calé en la matière, on risque de se sentir noyé dans un flot de noms et de références qui ne font guère plus sens de nos jours. Heureusement, Médée ne tarde pas à faire son entrée en scène. Nous voilà plongés dans le vif de l’intrigue.
L’héroïne n’est que souffrance et désir de vengeance. Sa colère n’a d’égale que sa malice. Jason, son époux, a osé la renier pour une autre : plus jeune, plus belle, plus noble. Or la sorcière ne se laissera pas humilier de la sorte ! Au prix du sang, elle lavera son honneur.
Parvenir à rendre actuel pareil sujet, à le faire vivre, et cela tout en coordonnant sur scène plus d’une vingtaine d’acteurs avec une exacte minutie, voilà qui force l’admiration. La façon dont le personnage de Médée est interprété, une prestation aussi tragique qu’éloquente, marque particulièrement les esprits.
Si le sujet est alambiqué, le décor scénique quand à lui, reste assez sobre. Le rideau se lève sur un échafaudage et quelques panneaux mobiles. Au centre, un autel. Et les personnages de graviter autour de cet autel, chanter, danser, prier et crier à l’agonie pendant pratiquement deux heures.
Il y a dans ce spectacle un équilibre entre le respect de la tradition, dans l’alternance entre le cœur et les longues tirades des acteurs par exemple, et une volonté de se montrer résolument moderne, de montrer la tragédie grecque sous un nouveau visage, un jour sans doute plus séduisant aux yeux du spectateur du XXIème siècle.