Découvert en 1981 avec son groupe Allez Allez, le chanteur Marka est devenu un artiste incontournable de la scène musicale belge. Tout le monde connaît son nom, nombreux connaissent ses tubes et certains l’ont suivi toute sa carrière.
Âgé aujourd’hui de 56 ans, Marka continue d’étonner et d’explorer de nouveaux horizons. C’est dans cette optique qu’il se lance dans le théâtre et l’humour avec son spectacle intitulé « Spécial Marka ».
Rencontre éminemment sympathique avec un artiste bien de chez nous.
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Après plus de 35 années de carrière dans la musique, vous vous lancez dans l’humour. Pourquoi ? Est-ce un revirement total ou allez-vous continuer les deux activités en parallèle ?
Non, je continue les deux. Il y a quatre années, j’avais écrit un bouquin intitulé « Marka se reprend » qui contenait une anecdote par année de ma vie… donc une cinquantaine. Après avoir écrit ce livre, je me suis demandé si je pouvais en faire quelque chose. J’ai donc choisi de raconter ces anecdotes sur scène dans un spectacle que j’ai joué au Théâtre Le Public avec l’aide de deux musiciens. Et cette année, je me suis dit qu’il était temps de remonter sur scène et de parler de moi, de toutes les choses loufoques ou débiles que j’ai faites dans ma vie.
Vous abordez de nombreux thèmes dans votre spectacle comme par exemple, une séance de projection sur diapositives qui tourne mal. Pensez-vous que cela puisse être compris par la jeune génération qui n’a pas – ou peu – connu cette technologie ?
Je ne m’adresse pas aux jeunes, je sais qu’ils n’en ont rien à faire de moi. Et c’est normal ! Les jeunes vont plutôt écouter mes enfants, mon fils ou ma fille (NDLR : le rappeur Roméo Elvis et la chanteuse Angèle). Après 35 ans, j’ai compris que les clivages générationnels sont énormes. Ils viendront peut-être avec leurs parents ou parce qu’ils connaissent mon nom, mais il n’y a aucune raison que cela les intéresse.
Allez-vous dès lors jouer sur une certaine nostalgie ?
Non, pas vraiment, je ne suis pas quelqu’un de nostalgique. Cependant, en regardant mes enfants qui ont suivi à peu près la même voie que moi, je me rends compte que j’arrive vers une fin de cycle. Je ne vais pas continuer éternellement à faire des albums et je crois que je ne vais même plus faire de clips. Quand je vois que les clips de mon fils ou ma fille font des millions de vues sur Youtube et que moi, je fais 6000 vues… Enfin, tu vois quoi ! (rires)… Ça, j’en parle dans mon spectacle.
À la vue de votre spectacle, on ressent un ancrage très local, très bruxellois. De par votre vécu, mais aussi de par votre accent. Est-ce voulu ?
C’est étonnant que vous me disiez cela, car ce n’est pas la première fois qu’on me fait cette remarque. Ce n’est pas voulu. Toutefois, lorsque je raconte mes anecdotes, j’ai un peu l’impression d’être au bistrot. Alors, je ne suis pas un mec de bistrot, mais mon père l’était. Et quand il était au bistrot, il racontait des histoires et tenait tout le monde en haleine. Donc, je suppose que comme lui, sans m’en rendre compte, je prends l’accent bruxellois pour raconter mes histoires.
Vous avez beaucoup d’aisance grâce à votre expérience de la scène. Toutefois, avez-vous eu besoin d’aide concernant la rythmique humoristique de votre spectacle ?
Non, j’aime rester libre. Maintenant, je vis avec une comédienne, donc je vois comment elle fait. En la voyant, j’ai probablement dû me nourrir. J’ai également eu un coup de main de mise en scène de la part de Jean-Louis Leclercq.
Est-il difficile de se faire booker en tant qu’humoriste ou « spectacle humoristique » lorsqu’on s’appelle Marka ?
C’est partagé. Il y en a qui me font confiance et d’autres qui sont rétifs, et qui ont toujours été rétifs. Quoi que je fasse, il y a des gens qui n’y croient pas. On ne peut rien faire contre des gens comme ça. {…} C’est un métier difficile !
Spécial Marka sera présenté du 14 au 17 mars au Koek’s Théâtre, le 22 mars à Nandrin, le 23 mars à Anderlecht, le 20 avril à Mazy et le 16 novembre à Woluwe-Saint-Pierre.