De Samuel Benchetrit
Mise en scène de Patricia Ide et Magali Pinglaut
Avec Esteban Delsaut, François Ebouele, Ariane Rousseau, Fabio Zenoni
Du 6 mars au 26 avril 2025
Au Théâtre Le Public
Une femme peaufine l’habillage des mannequins d’une vitrine illuminée par un néon rose. Elle termine, ferme le volet et attend un taxi. C’est l’hiver, peu avant Noël. Un jeune homme (Esteban Delsaut) passe et repasse. C’est le début de cette fable « feel good » qui évoque la maternité : une femme qui a souhaité un enfant peut-elle renoncer à son projet ? Basé sur le roman de Samuel Benchetrit, qui a offert à Vanessa Paradis son premier rôle au théâtre en 2021, ce spectacle est une comédie dramatique à la fois drôle et grave. Ariane Rousseau reprend le rôle principal, accompagnée de Fabio Zenoni, qui endosse le costume du mari. Malgré une interprétation sans faille, l’histoire, émouvante pour certains, pourrait manquer de substance pour d’autres.
Le public découvre un décor composé d’une vitrine de magasin, d’un volet et d’un néon. La pièce débute au son du merveilleux morceau de Cat Power, (I Can’t Get No) Satisfaction. Difficile d’aborder le thème de cette pièce sans trop en révéler. Au départ, alors que la femme attend son taxi, le jeune homme imagine qu’elle tapine et lui demande son tarif, influencé par son manteau de fourrure, sans doute aguicheur, et sa posture attentiste. Elle s’émeut, touchée par ce jeune homme de 25 ans à qui elle demande de raconter son histoire, qui s’avère proche de celle de Rémi sans famille.
De retour à la maison, Jeanne ne parvient pas à oublier le jeune homme. Est-on une famille lorsqu’on n’a pas d’enfants ? Pour Bernard, le mari de Jeanne, la réponse est clairement oui. Pour Jeanne, qui aurait tant voulu être mère, ce n’est pas le cas. Il semble que cette envie, refoulée pendant tant d’années, ressurgisse avec force. Bernard reste calme et prévenant, prêt à tout pour contenter sa femme. Soumis à l’usure du quotidien, ce couple dans la cinquantaine a besoin d’un nouveau souffle.
Le texte est une fable sur l’amour maternel, teintée de quelques traits d’humour, parfois absurdes. Les dialogues entre Jeanne et Bernard sont assez convenus. Dans la deuxième moitié du spectacle, un quatrième personnage intervient (François Ebouele), un homme cherchant un chien qui n’existe pas, apportant une nouvelle énergie à la mise en scène. Une charmante comédie, oui ; inoubliable, non. La pièce, assez courte, séduira les amateurs de contes de fées. On se réjouira du côté « feel good » qui tranche avec la noirceur des actualités.