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    Maldoror, une descente dans les ténèbres de l’obsession et de la justice

    Le nouveau long-métrage de Fabrice du Welz, Maldoror, inspiré de faits réels, se déroule en Belgique en 1995, lors de la disparition inquiétante de deux jeunes filles qui provoque une onde de choc nationale. Paul Chartier, un jeune gendarme idéaliste, rejoint une unité secrète baptisée « Maldoror », créée pour surveiller un criminel récidiviste. Face à l’échec de l’opération et aux failles du système judiciaire, Chartier se lance dans une quête solitaire, sombrant progressivement dans l’obsession.

    Fabrice du Welz, déjà imposé comme un réalisateur majeur du cinéma de genre européen depuis Calvaire, nous revient avec un nouveau thriller psychologique qui poursuit son traitement des récits viscéraux qui capturent les complexités de l’âme humaine. Maldoror s’inspire très librement de l’affaire Dutroux qui a renversé la Belgique pendant les années 90, laissant une trace indélébile pour des générations. Le sujet, déjà très fort, ne se limite pas à lui-même puisqu’on va se centrer sur le personnage de Paul Chartier qui a rejoint les forces de la gendarmerie. Ce jeune homme a une histoire sombre, liée au gang et à la prostitution avec un père au triste passé : bref, rien qui le prédestinait à rejoindre les forces de l’ordre. L’idéaliste veut justement être du bon côté et combattre les criminels plutôt que de rentrer dans la machination de faire justice soi-même. C’est alors que les premières disparitions arrivent et qu’il se voit inclus dans l’unité secrète qui surveillera un gros poisson. Paul a le flair et, rapidement, il lui semble que ce simple criminel serait lié d’une manière ou d’une autre aux disparitions. Son supérieur qui agit tantôt comme une figure admirative, tantôt comme un lâche, l’empêche de poursuivre son instinct lui rappelant l’objectif de l’unité secrète. Ces multiples déceptions amènent Chartier à flirter avec les lois, jusqu’à les briser une bonne fois et sombrer dans une obsession maladive qui emportera peu à peu ce qui restait du gendarme brillant pour ne laisser qu’un justicier hors-la-loi autoproclamé.

    Ce film est brillant à bien des égards. En premier lieu par son angle d’attaque. On nous raconte l’histoire de l’obsession d’un gendarme pour la justice et jusqu’où certaines enquêtes peuvent amener des hommes qui ne veulent qu’une seule chose : sauver les victimes et attraper les crapules. Il s’agit d’un bon angle pour traiter librement du sujet des kidnappings d’enfants — avec tout ce que cela représente — pour bien faire transparaitre la tension, la nervosité, l’animosité que l’on ressent sur des enquêtes aussi tragiques. Deuxièmement, il s’agit là aussi d’un angle intéressant pour traiter de la partie bien peu souvent racontée qu’a été l’histoire des forces de police dans l’affaire Dutroux. Enfin, la réalisation nous plonge dans le quotidien du crime avec finesse, mélangeant tranches de vie, narrations parallèles et effets d’archives pour nous replonger dans le drame belge de l’affaire Dutroux.

    Avec une réalisation intense et un casting impressionnant, incluant Anthony Bajon, Alba Gaïa Bellugi et Sergi López, Maldoror explore les limites de la justice et les zones sombres de l’âme humaine. Ce thriller dramatique, mêlant enquête et critique sociétale, promet de marquer les esprits avec son regard sans concession sur une affaire qui a bouleversé la Belgique et au-delà.

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    MaldororRéalisateur : Fabrice Du WelzGenre : Policier, Drame, ThrillerActeurs et actrices : Anthony Bajon, Alba Gaia Bellugi, Alexis ManentiNationalité : France, BelgiqueDate de sortie : 22 janvier 2025 Le nouveau long-métrage de Fabrice du Welz, Maldoror, inspiré de faits réels, se déroule en Belgique en...Maldoror, une descente dans les ténèbres de l’obsession et de la justice