de Molière
Mise en scène : Stéphanie Moriau avec Michel de Warzée, Stéphanie Moriau, Gérard Duquet, Delphine Moriau, Céline Schmitz, Nicolas Swysen, Xavier Percy, Julien De Visscher, Michel Wright, Serge Zanforlin et en alternance Masha Sparynska et Caitlin O’ Connor
Jusqu’au 5 avril 2014 et du 22 avril au 3 mai 2014 à la La Comédie Claude Volter
Ecrite en 1673, Molière pensait-il vraiment que sa pièce serait encore jouée 350 ans plus tard ?
Oui, l’Ancien Régime est révolu.
Oui, les époques ont changé.
Oui, la manière de parler est aujourd’hui moins enlevée.
Mais les caractères sont à ce point si bien croqués que c’est avec plaisir qu’on voit une de fois de plus défiler le genre humain : entre le maître hypocondriaque, la servante espiègle, l’épouse fourbe et infidèle, la fille loyale et amoureuse, l’apothicaire bien obscur, le futur gendre burlesquement fou , la pièce déploie ses ailes dans un courant bien amusé. Le rire est au rendez-vous : du début à la fin.
Toinette, la jeune servante, est campée par Stéphanie Moriau qui donne à ses traits quelque chose de léger. A la fois humaine et ironique, c’est avec humour et ingéniosité qu’elle gère les névroses de son maître pour le plus grand bien de la famille.
Michel de Warzée, jouant Argan, le malade imaginaire, déploie sa palette de contradictions : pathétique et émouvant ; insupportable et affectueux.
Delphine Moriau, l’épouse d’Argan, incarne avec élégance et sobriété, la femme calculatrice que son dessein perdra.
L’une des surprises de la soirée fut incontestablement l’interprétation de Masha Sparynska qui, malgré son jeune âge, rend avec beaucoup d’intelligence, le personnage d’une fillette prise entre le souhait de garder le secret que sa grande sœur lui a confié et l’obligation de le livrer à son père par peur de la menace du martinet.
L’autre inattendu fut sans conteste l’interprétation incroyablement psychiatrique et drôle de Julien De Visscher, pour Thomas Diofoirus, le fils du médecin (Michel Wright) qui prétend à marier la fille d’Argan.
Si les lavements, les plaintes, les potions en tous genres, les saignées, les comptes à l’apothicaire ouvrent la pièce, c’est l’humour qui la traverse indubitablement, comme à chaque fois chez Molière.
Et puisque le rire est contagieux mais bon pour la santé, alors ce sera assurément une prescription sans ordonnance !