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    Mal de pierres, le classicisme de Nicole Garcia

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    Mal de pierres

    de Nicole Garcia

    Drame

    Avec Marion Cotillard, Louis Garrel, Alex Brendemühl

    Sorti le 19 octobre 2016

    Mal de pierres, le dernier long-métrage de Nicole Garcia, en sélection officielle au Festival de Cannes (2016) est une adaptation libre du roman à succès de Milena Agus (2006). Ce drame, intime et oppressant, retrace le destin trouble de Gabrielle, une jeune femme dans la Provence des années 50, en décalage et en contre-temps avec sa propre vie.

    L’histoire de Gabrielle, interprétée par Marion Cotillard, c’est aussi celle d’une famille et d’une vie étriquée au sein d’une exploitation agricole, qui voudrait se débarrasser de ce personnage à côté de la norme, en proie à une certaine folie — que l’on nommerait grossièrement aujourd’hui bipolarité. C’est dans ce contexte que la mère de Gabrielle va décider de la marier à un saisonnier catalan. En parallèle à cette relation forcée et sans saveur, notre personnage partira à la recherche d’une présence capable de lui redonner vie, celle d’André Sauvage — magnifiquement interprété par Louis Garrel.

    À travers cette narration classique et bien menée, Nicole Garcia s’attaque de front au romanesque, à l’ancienne, sans avoir l’ambition de renouveler une forme cinématographique. La mélancolie qui émane des personnages crée une atmosphère remplie d’un joli académisme, permettant à Mal de pierres de séduire par sa lumière (Christophe Beaucarne) et ses décors bourgeois d’une France des années 50.

    Or le scénario, tout comme le roman, déçoit par ses qualités narratives qui reposent en effet sur une chute finale, ce fameux twist qui déconstruit en quelques minutes tout un pan de l’histoire. Le truchement de la réalité place le spectateur dans un état d’ébahissement quelque peu vain, rapide et sans consistance. Ainsi, la déception que procure ce dénouement narratif gâche quelque peu la performance des acteurs. Dommage ! Car le jeu tout en retenue de Louis Garrel ainsi que l’émotion suscitée par Marion Cotillard aurait pu réussir à faire vriller le fier classicisme arboré par Nicole Garcia.

    Paul Muller
    Paul Muller
    Journaliste du Suricate Magazine

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