La Maison Hannon à Saint-Gilles : l’Art nouveau au meilleur de sa forme

Majestueusement dressée au croisement de l’avenue Brugmann et de l’avenue de la Jonction, la Maison Hannon, joyau de l’Art nouveau bruxellois, ouvre ses portes au public à partir du 1er juin sous la forme d’une « maison-musée ».

Des courbes, du verre, du fer, de l’acajou, des vitraux : nous sommes à Bruxelles au début du XXe siècle. Édouard Hannon, photographe et ingénieur employé chez Solvay, et sa femme Marie Debard d’origine française sont tous les deux de grands admirateurs de l’Art nouveau. Si bien qu’ils demandent à leur ami architecte Jules Brunfaut de s’inspirer des grandes réalisations de Victor Horta et de Henry Van de Velde pour édifier une bâtisse unique. C’est ainsi qu’est née, en 1902, la « Maison Hannon ». Cette maison-portrait reflète les goûts du couple Hannon ; leur passion pour la littérature, l’Antiquité, le Japon et la botanique. Les époux vivent dans cet écrin d’architecture jusqu’à leur mort. Leur fille Denise Hannon occupe la demeure jusqu’en 1965. Le bâtiment est par la suite laissé à l’abandon et il échappe de justesse à la démolition dans les années 1970. La Maison Hannon est par la suite classée au patrimoine et achetée par la commune de Saint-Gilles. La galerie Contretype, dédiée à la photographie s’y installe en 1988 et déménage en 2014. Dans le cadre de Art nouveau Brussels, 2023 était l’année où la Maison Hannon devait renaître. 

Une restauration méticuleuse

L’ouverture de la Maison Hannon au public est le fruit d’une première campagne de restauration commencée en 2016. La façade, le rez-de-chaussée et le premier étage ont ainsi été restaurés. Le rez-de-chaussée a été reconstitué à l’identique, révélant ainsi dans quel cadre féérique vivait la famille Hannon. Cette reconstitution est le reflet d’un travail de recherche approfondi se basant notamment sur des archives et des photographies. 

Nous découvrons, comme figée par le temps, une admirable cage d’escalier décorée d’une immense fresque du symboliste Paul Baudouin, élève du peintre français Puvis de Chavannes. Le rez-de-chaussée se dote également d’une lumineuse serre de verre et de métal avec une bow-window où Mme Hannon prenait plaisir à s’occuper de ses plantes. La salle à manger, le salon et le fumoir sont d’une qualité unique. Tout est dans le détail : les vitraux colorés, les mosaïques complexes, les ferronneries entrelacées, les boiseries délicates et le marbre précieux. Il s’agit d’un « art-total » où tout est esthétisé pour former un ensemble cohérent et raffiné.    

Des expositions temporaires

Le premier étage sert d’espace d’expositions temporaires, chaque année une exposition différente y sera présentée. Jusqu’au 5 juin 2024, le public y découvre les multiples facettes de l’art décoratif avec le mobilier de Paul Hankar, de Henry van de Velde et de Gustave Serrurier-Bovy. Cette exposition intitulée Art(s) nouveau(x) belge(s), entend bien légitimer Bruxelles comme capitale de l’Art nouveau. 

• Où ? 1, avenue de la Jonction, 1060 Saint-Gilles
• Quand ? du lundi au vendredi de 11h à 18h et le week-end de 10h à 18h 
• Combien ? tarif plein 12 €, différents tarifs réduits possibles