Magic in the Moonlight
de Woody Allen
Comédie dramatique, Romance
Avec Colin Firth, Emma Stone, Marcia Gay Harden, Hamish Linklater, Jacki Weaver
Sorti le 6 août 2014
Cet indécrottable pragmatique de Woody Allen se serait-il adouci avec l’âge ? C’est ce que l’on pourrait penser à la vue de son dernier film : Magic in the Moonlight.
La trame de l’histoire se déroule dans les années 20. Stanley (Colin Firth) est un magicien connu et grimé en chinois pour ses spectacles. Il est chargé par un de ses amis, Howard (Simon McBurney) de démasquer une imposture. La prétendue fautive ? La jeune Sophie (Emma Stone) qui profiterait de la crédulité d’une famille riche. Cependant, ce ne sera pas si facile pour Stanley qui n’est pas au bout de ses surprises.
Après avoir expérimenté sa période « tour d’Europe » dans ses films (Vicky Cristina Barcelona, Minuit à Paris, To Rome with Love), Woody Allen se lance à présent dans la magie. Autant vous le dire tout de suite, la magie de ce film n’est pas du tout présente dans des tours de passe-passe ou les exploits des magiciens. Non, la magie telle que nous décrit le film, c’est bien entendu l’amour. Et en cela, il tranche un peu avec le reste de la filmographie fournie d’Allen. Pour une fois, l’excentrique réalisateur laisse tomber son pragmatisme presque maladif pour se rendre à une raison supérieure, celle d’un amour plus puissant que la raison. Étonnant pour un réalisateur pour qui la raison est le fondement de son cinéma.
Le tout est servi par un casting de choix emmené par un Colin Firth très en verve. Parfait dans le rôle de l’anglais arrogant, misogyne, misanthrope et trop sûr de lui et de ses capacités, il reprend un peu le rôle dédié dans les films de Woody Allen à lui-même : un intellectuel misanthrope qui se voit au-dessus de la population moyenne. Dans ce cadre, Firth nous prouve une fois de plus qu’il fait partie de la catégorie des grands acteurs. Pour lui donner la réplique, on retrouve une Emma Stone non moins resplendissante. La nouvelle muse du réalisateur new-yorkais – il l’a d’ores et déjà mis au casting de son prochain film – dégage un mélange de grâce et de naïveté. Elle se fond parfaitement dans son rôle et nous pouvons sentir la force mêlée de vulnérabilité qu’elle dégage.
Pourtant, cette comédie romantique pêche parfois par manque d’originalité dans les situations qu’elle expose. En cela, la scène lors de laquelle Colin Firth et Emma Stone sont surpris par un orage et sont obligés de se réfugier dans un observatoire proche frôle la parodie. Mais n’est-ce pas finalement le but de tous les films de Woody Allen ? Le réalisateur se veut comme une parodie des genres auxquels il s’attaque pour mieux les tourner en dérision. Pourtant, la morale de fin du film sonne tout de même comme une profession de foi pour le réalisateur.
Profession de foi ou pas, Magic in the Moonlight est un film à voir pour tout ceux qui aiment les comédies romantiques intellectuelles, pour tous les fans de Woody Allen donc.